Le projet de rouvrir des mines de zinc et de plomb est un sujet sensible dans la région des Trois Frontières. En 2017, une société du brabant wallon avait introduit une demande de permis d’explorer pour sonder le sol et savoir s’il reste assez de zinc et de plomb pour lancer une exploitation. De nombreuses réactions sous forme de pétitions avaient éclaté à l’époque avant que la Région wallonne ne décide de rejeter la demande.
Après le collage d’affiches illégales dans plusieurs communes de la région verviétoise, la question de la réouverture des mines et du décret « sous-sol » a fait l’objet de vives tensions hier soir au conseil communal de Plombières. Le point avait été déposé par le groupe d’opposition URP qui voulait notamment connaître la position communale dans ce dossier. « En janvier 2019, la Bourgmestre a évoqué la mise en place d’une Task force regroupant des communes francophones et germanophones. Jamais un rapport de cette task force et des propositions d’amendements n’a été fait au conseil communal ! », s’est insurgée la conseillère URP Michelle Habets qui a refait l’historique du dossier.
" Depuis que la Ministre Tellier a ressorti le dossier des cartons en 2021, plus aucune réunion n’a eu lieu ». Cela signifie-t-il que le projet est oublié ? Pour le groupe URP, on aurait pu le penser. Surtout, affirme encore Michelle Habets, que le projet de télescope Einstein aurait pu signifier l’abandon de la réouverture de mines sur la commune. Qui compose finalement la Task force et quel est son mandat ? Quels amendements ont été apportés au décret « sous-sol » ? Qui les a rédigés et avec quel mandat ?" Les questions du groupe URP, qui s’estime désinformé, ont fusé.
Plombières contre la réouverture des mines
De manière très claire, l’échevin Romain Ganser (OCP) en charge de l’Aménagement du territoire a d’abord répondu que la commune de Plombières se positionnait contre la réouverture des mines. « Une mine n’est pas durable et l’industrie minière est une des plus polluantes au monde. L’exploitation entraînerait une paupérisation de la population, de l’environnement et de l’économie et générerait des conflits entre exploitants de mines et exploitants agricoles ». S’en est suivie une longue justification par la majorité de la chronologie des travaux menés par le groupe de travail chargé d’analyser le projet de décret depuis décembre 2018. « Les membres de l’URP n’ont à aucun moment manifesté leur intention de participer à la rédaction des amendements. Voire même à en connaître le contenu » a encore indique l’échevin Nadine Schyns.
Appel à l’union
Les discussions ont pris alors un tournant plus conflictuel entre majorité et opposition. « Les personnes présentes lors de la deuxième réunion de la task force en janvier 2019 se sont accordées de ne pas communiquer avant l’obtention de la mouture du décret après la troisième lecture. Une lettre signée par les 9 bourgmestres (Aubel, Baelen, Eupen, La Calamine, Limbourg, Lontzen, Plombières, Raeren et Welkenraedt) a été envoyée en ce sens au Gouvernement wallon. Nous n’y sommes pas encore aujourd’hui ! Hormis le groupe URP, tout le monde est enchanté du travail du groupe d’experts. On dirait que vous voulez vous rattraper de quatre ans d’inactivité sur le décret mines » a rappelé Lucien Locht au nom de la majorité OCP-@ctions qui a suivi le dossier en s’adressant à la conseillère Michelle Habets.
Après un rappel à l’ordre du président du conseil communal Jean Tatas qui a dû calmer les débats, la discussion s’est poursuivie avec une majorité s’en tenant au calendrier défini et une opposition pointant « des lacunes » dans ce dossier polémique. « Travaillons ensemble pour que le décret sous-sol soit le moins mauvais possible pour la commune de Plombières » a demandé le conseiller Albert Stassen (OCP).