« Si je peux me permettre l'expression : j'ai les boules », nous a confié le bourgmestre de Theux, Philippe Boury. Si le projet de décret annoncé suite au scandale de Publifin est approuvé, il devra choisir entre deux fonctions chères à son coeur : le mayorat de Theux et la direction générale de la Société wallonne des eaux (SWDE), une société coopérative à responsabilité limitée de 1400 travailleurs, liée à la Région wallonne par un contrat de gestion.
Le gouvernement wallon a en effet promis une batterie de mesures pour « révolutionner la gouvernance et l'éthique ». Parmi celles-ci : l'incompatibilité entre la direction d'une société à participation publique et un mandat dans un collège communal ou provincial. Une mesure que certains ont dit « taillé sur mesure pour Stéphane Moreau », bourgmestre d'Ans et directeur général de Nethys. « Avec certitude, maintenant que quelqu'un a démissionné du côté de Liège, je suis le seul affecté par cette mesure , explique Philippe Boury. Je ne suis pas à plaindre évidemment mais je trouve que la mesure est disproportionnée et qu'elle s'applique à des personnes qui n'ont rien à voir avec la cause qui a amené la mesure au départ. Donc je râle ! »
Entré en 1988 à la SWDE, alors qu'il n'était pas encore échevin, le bourgmestre de Theux assure avoir grimpé échelon après échelon jusqu'au comité de direction : « J'émane de la boîte. Je n'ai pas été parachuté. J'ai toujours travaillé à la SWDE et je compte bien encore y travailler ».
Est-ce à dire qu'il a déjà fait son choix ? « Je n'ai pas encore la réponse. Premièrement, j'espère ne pas avoir à faire le choix même si je n'exercerais aucune pression dans ce sens. Ce sera cornélien. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Theux, c'est ma passion. La SWDE, c'est ma passion et ma raison. Je suis Theutois dans l'âme. J'aime Theux, les Theutois. Theux a vraiment une place immense pour moi ».