Suspendu mardi de ses mandats et fonctions internes au sein du parti socialiste, Claude Dedye a finalement décidé de quitter son poste de conseiller communal à Pepinster. Il a remis sa démission ce mercredi après-midi à Philippe Godin. L’élu socialiste est accusé d’avoir détourné un don de 500kg de charbon au profit de sa belle-famille. Il défendra sa position ce soir devant la commission de vigilance du Parti socialiste.
Audrey Degrange
La surprise du chef, c’est assurément ainsi que l’on pourrait qualifier l’accusation portée ce lundi soir en plein conseil communal par Philippe Godin, le bourgmestre de Pepinster. Claude Dedye, conseiller de l’opposition PS, aurait détourné au profit de sa belle-famille un don de 500 kg de charbon. L’attaque est frontale et surprend tout le monde y compris la compagne de Claude Dedye, Julie Beckers, cheffe du groupe Vivre Pepinster. "J’avais bien vu au coin de sa bouche qu’il avait ce petit rictus caractéristique chez lui lorsqu’il va sortir une bombe, détaille Claude Dedye, Ex-conseiller communal Vivre Pepinster. Je l’ai reçue effectivement en pleine figure, je ne vais pas dire le contraire. Elle ne fait pas plaisir d’autant plus que j’estime qu’il aurait pu régler cette affaire autrement."
Très vite, Claude Dedye reconnaît les faits mais la machine socialiste s’emballe. Le Bureau de la Fédération du Parti décide de le suspendre de ses fonctions et lui demande de remettre son mandat. Après 24h de réflexion, il annonce ce mercredi sur le coup de 13h démissionner de son poste de conseiller communal. "J’en suis arrivé à la conclusion que le geste que j’avais posé et que je ne considère pas comme un détournement mais bien une erreur, je devais l’assumer. Je me retire donc du conseil communal."
Claude Dedye reconnaît donc une erreur ms refuse que l’on parle de détournement. Ce dont l’accuse Philippe Godin. "Monsieur Godin n’était pas là lorsque le donateur s’est exprimé en me donnant les 1500kg de charbon, insite Claude Dedye. Il m’a bien dit que j’en faisais ce que je voulais mais que je devais les utiliser pour aider soit les sinistrés soit les personnes précarisées, ce que j’ai fait."
Depuis ces révélations, les marques de soutien affluent vers Claude Dedye. Un groupe a même été crée sur Facebook. L’affaire leur semble disproportionnée, s’agirait-il d’un règlement de compte ? "C’est moi qui ai fait l’erreur, je le répète, mais on peut dire oui qu’il en a profité pour m’évincer."
En faisant un pas de côté, Claude Dedye prend donc ses responsabilités. Un geste salué par la présidente de la Fédération verviétoise du PS, Valérie Dejardin qui espère le retour d’une certaine sérénité autour des débats. "Monsieur Dedye et Madame Beckers vont être entendus ce soir par la commission de vigilance du parti. C’est une commission indépendante chargée de faire toute la lumière sur ce qui s’est passé qui pourrait prendre une sanction allant du blâme à l’exclusion du parti."
Une issue redoutée par Claude Dedye qui souhaite rester actif en politique et sous les couleurs du parti à la rose rouge.