On a beaucoup parlé chiffres ce jeudi soir au conseil communal de Malmedy. Avec notamment le compte 2020 qui est en boni, à 865.676,56 € précisément. Un exploit si on compte les ventes de bois toujours en déficit par rapport aux bonnes années, et alors que la crise sanitaire pèse aussi sur les finances communales, plus de 550.000 € pour la Cité du Cwarmê.
« C’est un compte 2020 qui est le signe d’une nette amélioration financière et budgétaire. Les enjeux et les défis restent importants, tout en gardant le cap d’une gestion rigoureuse pour les prochaines années, nous pouvons nous réjouir de l’amélioration de la santé financière et des fondamentaux économiques de la Ville ce, sans prendre en compte la renégociation de la dette qui devra soutenir nos finances lors de l’année 2021 et 2022 pour faire face à la crise, assainir les finances locales et offrir aux citoyens une meilleure qualité de vie en soutenant l’activité locale par une politique d’investissement important tout en maitrisant la dette », explique Simon Dethier, échevin en charge des finances et du budget à Malmedy.
Pas de quoi rassurer l’opposition Entente Communale, qui a approuvé ces chiffres, mais qui donne une autre lecture de la situation financière. « En y regardant de plus près, on pourra constater que ce boni est essentiellement dû à des recettes supplémentaires en matière de précompte immobilier (+450.000 €), liées à l’augmentation de la taxe décidée par la majorité. La taxe additionnelle à l’impôt des personnes physiques rapporte elle 133.000 € de plus qu’en 2019. Les dépenses de dette diminuent de 329.000 € du fait que la majorité a décidé de ne pas rembourser de capital sur une partie des emprunts en 2020 et 2021 et d’allonger la durée de remboursement de ces emprunts de 10 ans. Cette façon de faire permet de payer moins maintenant mais reporte la charge du remboursement aux générations futures avec un surcoût important (905.742 €) », analyse Jean-Marie Blaise, chef de file Entente Communale, en rappelant aussi le mali budgétaire de - 3.096.748,73 € à l’extraordinaire.
Le Grand Fa en péril ?
Tout cet argent dégagé va servir via une modification budgétaire, en grande partie pour gommer les effets de la crise sanitaire selon Simon Dethier. « Les moyens dégagés sont donc directement dirigés vers les non-valeurs (+ 466.000 € pour assainir les finances locales), un soutien au CPAS (+300 000 € ) pour l’aider au mieux à traverser la crise (impact maison de repos, aide sociale…), la correction des barèmes pour le personnel communal suite à de nombreuses erreurs qui perdurent depuis de très nombreuses années (+ 102.000 € ), le maintien d’un boni conséquent (+347?214,51 €), en tant que réserve, pour faire face aux baisses de recettes des additionnels annoncées pour 2022 suite à la crise du covid. Les finances locales viennent de traverser la crise des scolytes, elles sont très touchées par les cotisations de pension très élevées (comme l’ensemble des communes) et se trouve actuellement impactées par la crise du coronavirus. Malgré ces défis et ces contraintes, les choix et la gestion rigoureuse permettent d’envisager sérieusement les années tout en maintenant un haut taux d’investissement au profit des entreprises, de l’activité locale et de la qualité de vie des habitants. »
Pour Jean-Marie Blaise, l’augmentation du soutien au CPAS, (plus de 600.000 € en deux ans) doit surtout servir à ouvrir les yeux sur une situation qui lui semble problématique. « Nous sommes préoccupés par l’avenir du Grand FA et surtout la désorganisation qui y règne, ce qui entraîne des départs fréquents de membres du personnel et principalement du personnel infirmier dont nous avons un si grand besoin. Le recours à du personnel infirmier de la clinique permet d’éviter le pire mais ne peut constituer une solution à long terme. Même la responsable des ressources humaines a quitté le navire il y a peu. (…) Il est grand temps que la majorité se décide à prendre concrètement les choses en mains et à remettre de l’ordre dans cette institution. Les conseillers de l’Entente Communale qui siègent au CPAS, sont bien sûr tout à fait disposés à œuvrer avec la majorité à cette réorganisation.
Nous ne pouvons évidemment pas approuver cette modification budgétaire qui n’est qu’une pièce du puzzle du budget 2021 contre lequel nous avons voté. Nous rappelons notre opposition à la taxe additionnelle sur le précompte immobilier et à la coûteuse opération de report de remboursement de la dette. » (O.T.)