Voici six semaines que les scellés ont été posés sur les anciens thermes de Spa après une descente de la police et de l’inspection du travail. Ce jeudi soir, le groupe d’opposition Osons Spa a, pour la deuxième fois, interpellé la majorité lors du conseil communal sur la présence à l’intérieur de l’établissement d’un sans domicile qui faisait office de « gardien ». La discussion a été houleuse mais l’Echevin des Travaux Paul Mathy a rappelé qu’il avait fait une « bonne action » en offrant un toit à cette personne et que, si c’était à refaire, il le referait. Il a aussi indiqué que quelqu’un de mal intentionné aurait dénoncé les faits à la justice.
Nouvelles intrusions dans le bâtiment
Par la voix du conseiller Yves Libert, Osons Spa ne partage pas cet avis et parle plutôt de cette personne comme une victime. Tout en n’acceptant pas la manière dont le Collège communal a procédé. « La démarche n’était ni gratuite, ni désintéressée, bien au contraire. La ville a pleinement profité de la présence gratuite d’un concierge pour protéger les lieux et y faire quelques travaux de nettoyage et démontage. Le Bourgmestre l’a encore confirmé quand il a déploré de nouvelles intrusions dans le bâtiment depuis que le "gardien" en était parti, alors qu’aucun vol n’avait eu lieu tant qu’il était présent ». Osons Spa déclare que cette situation aurait pu être évitée si la ville avait offert un véritable statut à cette personne. Que ce soit sous la forme d’un contrat de travail, de concierge ou, tout simplement, l’assister pour officialiser son activité de ferrailleur.
Des élus entendus par la PJ
Force est de constater que la personne est aujourd’hui dans la rue et que des responsables politiques de la ville de Spa ont été entendus par la Police Judiciaire dans le cadre de cette affaire. Ce jeudi soir, les questions posées par le conseiller Yves Libert portaient principalement sur la nature des travaux effectués, la police voulant savoir qui était le maître de l’ouvrage. « L’Echevin a répondu qu’il n’y avait pas eu de travaux et que, par conséquent, il n’y avait pas de maître de l’ouvrage », précise l’élu Osons Spa. Il semble pourtant qu’on ait installé une douche et un boiler pour l’eau chaude. L’eau et le gaz auraient également été acheminés jusque dans les pièces dans lesquelles le "gardien" était installé. La ville explique que ces travaux n’ont pas occasionné de frais, que les matériaux utilisés seraient de récupération et que les consommations de gaz et d’électricité étaient insignifiantes.
Un accord entre la ville et le « gardien » ?
« Selon le Collège, le "gardien" avait instruction de ne rien démonter dans la partie ancienne du bâtiment. Ses interventions se seraient donc limitées aux anciens laboratoires Henrijean. Il se serait borné à démonter des fils électriques qu’il revendait aux entreprises de recyclage de métaux pour gagner un peu d’argent », explique Yves Libert qui s’étonne que c’était la nature de l’accord conclu entre le « gardien » et la ville. « Il nous a été précisé que, de sa propre initiative, sans que cela lui ait été demandé, le "concierge" aurait pris la peine de "nettoyer" la partie ancienne du bâtiment et d’évacuer des débris qui s’y étaient accumulés. Des conteneurs, appartenant à la commune, auraient été mis à sa disposition pour évacuer ces déchets » poursuit le conseiller Osons Spa. Quant aux recettes générées par la vente des métaux et objets démontés, le gardien était apparemment autorisé à les conserver.