Nos bourgmestres, échevins et présidents du CPAS ont le blues. La dernière enquête de l’Union des Villes et des Communes de Wallonie le confirme:
*La moitié des élus locaux a songé à jeter l’éponge au cours de son mandat. La grande majorité des bourgmestres estiment d’ailleurs qu’il est plus difficile aujourd’hui d’exercer cette fonction que lors de la mandature précédente. "Dans cette mandature-ci, les crises se sont succédées, les mandataires locaux ont été souvent en première ligne et se sont fortement impliqués, souligne Jean-Paul Bastin, bourgmestre de Malmedy et vice-président de l’UVCW. En étant des élus de proximité, on est directement en contact avec la population qui, elle-même, a subi également ces crises. Toute cette angoisse et cette colère, bien souvent compréhensible, elle rejaillit sur le mandataire local. Toute une série de personnes disent: "Je m’engageais pour ma commune, mais je ne voulais pas que cela se fasse au détriment de ma famille, de ma santé, etc."
*63% pointent le mauvais équilibre entre vie privée et vie professionnelle, la mauvaise image du monde politique en général, puis la charge de travail trop importante.
*En conséquence : 4 élus sur 10 envisagent de ne pas se représenter aux élections 2024. Un élu sur 10 pense même abandonner complètement la politique pour passer à autre chose. Ce qui inquiète l’Union des villes et des communes de Wallonie. Si cela se confirme : la démocratie locale serait en danger, selon elle. "Nous allons avoir des élections en 2024, il faut des candidats. Si possible, de tous les âges, des deux sexes - et on constate que les femmes ont marqué une pénébilité plus importante dans le sondage. Si le premier maillon de la démocratie locale flanche, c’est un peu tout le château de cartes qui est en difficulté".
*Des solutions?
-Refaire des assises de la démocratie locale, comme en 1994, pour mettre un nouveau cadre, en phase avec l’époque actuelle.
-Une simplification administrative: "On noie les administrations et les communes sous des montagnes d’appel à projets pour des subsides qui ne sont pas nécessairement conséquents".
-Faire évoluer le statut du personnel communal pour rendre la fonction plus attractive.