Les communes de Pepinster et de Limbourg craignent pour leur survie financière. Pourquoi ? Chacun sait qu’elles ont été toutes les deux durement frappées par les inondations de juillet 2021. Ce qui engendre évidemment des coûts liés à la reconstruction. Mais la catastrophe a provoqué aussi de nombreux déménagements. Limbourg et Pepinster enregistrent ainsi une perte d’environ 5 % de leur population.
Des pertes financières en cascade
Qui dit moins d’habitants, dit moins de recettes fiscales liées à l’additionnels à l’impôt des personnes physiques.
Moins aussi de dotations du Fonds des communes, car la Région calcule la somme qu’elle donne chaque année aux communes, notamment en fonction de sa population...
Ces communes sinistrées doivent aussi composer avec moins d’additionnels au précompte immobilier, cette part de la taxe sur le revenu cadastral. Des bâtiments ont été dévastés, d’autres doivent être démolis. Rien que sur Pepinster, ce sont 158 parcelles, sur lesquelles se trouvaient des maisons, des bâtiments industriels, qui sont concernées.
Cela veut dire aussi moins de loyers perçus, car certains bâtiments à démolir appartenaient aux communes.
Moins de taxes sur les entreprises.
Moins de taxes poubelles.
Au total, cette perte se chiffrerait chaque année pour Limbourg à 300.000 euros. Sur un budget annuel total de 5.500.000 euros, ça fait beaucoup.
Et à une perte annuelle d’environ 1 million d’euros pour Pepinster, sur un budget global de 11 millions d’euros.
Une aide de la Wallonie?
« On espère évidemment pouvoir procéder aux démolitions et puis des projets vont naître, mais tout ne se met pas en place comme ça, surtout dans notre commune où c’est le centre qui est impacté, explique Philippe Godin, le bourgmestre de Pepinster. On ne pourra pas maintenir tous nos engagements financiers si on n’est pas aidé par la Région wallonne ».
« On a été inondé, donc il y a de nombreux terrains sur lesquels on ne pourra plus reconstruire. Mais on a des projets immobiliers en cours qui vont combler cette perte de 250 habitants, mais pas avant 2 ou 3 ans, signale la bourgmestre de Limbourg, Valérie Dejardin. On a demandé à la Région wallonne un statut particulier pour les habitants qui nous permettraient de gérer sur le moyen et le long terme dans le cadre de cette perte d’habitants et du surcoût lié à la reconstruction ».
Trooz s’est aussi associé à cette demande d’aide à la Wallonie. À Verviers, par contre, le nombre d’habitants est resté stable. Theux a perdu quelque 300 habitants, mais en a déjà retrouvé quant à elle plus de 200. Plusieurs projets immobiliers devraient bientôt y aboutir.
(Aurélie Michel)