Le conseil communal de Baelen fut quelque peu chahuté cette semaine. Une quinzaine de riverains s’étaient invités pour faire par de leur mécontentement quant au projet de liaison douce envisagée entre Baelen et Membach. Ils s’inquiètent des aménagements prévus et du manque de sécurité, disent-ils qu’ils vont paradoxalement engendrer.
Audrey Degrange
Si tout le monde s’accorde sur la nécessité d’une liaison douce reliant les villages de Baelen et Membach, son tracé et sa forme sont loin de faire l’unanimité. La majorité ayant opté pour une piste cyclo-piétonne là où les citoyens réclamaient, selon ce conseiller de l’opposition, une vraie piste cyclable qui mettent tout le monde en sécurité notamment dans la rue Hubert Braun. « C’est là que ça va rester très inconfortable pour les cyclistes, insiste Fabrice Massenaux, Conseiller communal de l’opposition (Alternatif). Et c’est là, que j’ai peur pour des accidents éventuels car au niveau de la largeur, on n’est plus sur un terrain de ping-pong qu’un terrain de tennis pour mettre tout le monde en sécurité, ça ne va pas beaucoup changer. Il y aura un trottoir dans le sens de la montée qui sera normalement interdit aux vélos donc ils devront rester sur une route plus étroite et se faire serrer par un camion ou que sais-je. Finalement, on ne va pas gagner grand-chose en terme de sécurité dans cette rue. »
Pire sur les 2km 300 de l’itinéraire, il y aurait un danger tous les 10mètres. « Très concrètement, des sorties de camion, des sorties de prairies, d’agriculteurs, des servitudes, des sorties de privés qui arrivent directement sur la liaison douce à qui ont refusent même de mettre un miroir donc quand ils vont sortir de chez eux, il faut être à deux pour arrêter la circulation, c’est compliqué. On leur a rappelé que le code de la route était en faveur des usagers faibles donc s’il y a un accident devant chez eux, ils seront responsables. Donc oui, il y aura pas mal de soucis sur tout le long de l’itinéraire », poursuit le conseiller de l’opposition.
Leurs doléances et observations, les riverains ont pu les soumettre lors de l’enquête publique qui s’est clôturée voici quelques semaines. Et si un vent de contestation semble souffler sur le projet, la majorité reste sereine. « Leurs remarques sont en cours d’analyse, explique Arnaud Scheen, Echevin de la mobilité à Baelen. Certains riverains ont déjà eu des contacts avec nos services. Début de l’année prochaine, on reprendra contact avec eux pour pouvoir les apaiser dans beaucoup de cas et si ce n’est pas possible, on leur expliquera pourquoi. »
Le permis octroyé ? « Le permis n’est pas encore octroyé, on est toujours dans la procédure, insiste l’Echevin. Le conseil communal s’est prononcé sur le tracé et les emprises. Le permis suit son cours. On va devoir répondre aux riverains et aux différentes instances qui ont été consultées. »
Quant au choix du tracé, si Fabrice Massenaux aurait préféré qu’il passe par la rue des fusillés, l’échevin insiste, en terme de mobilité, l’objectif n’est pas le même. « L’itinéraire que monsieur Massenaux propose est 50% plus long que l’itinéraire choisi, il y a plus de dénivelé, il est plus bucolique et plus beau mais il ne répond pas à la même demande qui est d’avoir des liaisons sécurisées pour se rendre au quotidien à vélo ou à pied d’un point A à un point B. L’itinéraire qu’il propose est plutôt cyclo touriste et les cyclistes peuvent d’ailleurs déjà l’emprunter. »
La mobilité douce fait donc débat à Baelen mais la commune rassure, elle n’oubliera personne dans ce projet estimé à plus d’un million d’euros et dans lequel elle investit près de la moitié sur fonds propres.