La Belgique, comme d’autres pays, fait face à une pénurie de médicaments en ce moment. Le phénomène n’est pas nouveau mais la situation devient critique. Des centaines de produits sont manquants et ce, dans toutes les catégories. Les pharmaciens doivent parfois faire preuve d’imagination pour servir leurs clients, souvent stressés par cette problématique. Exemple dans le réseau V Pharma qui compte une quarantaine d’officines dans notre arrondissement.
Audrey Degrange
Qu’un produit soit manquant dans les stocks d’une pharmacie, cela arrive. Le phénomène est même plutôt récurrent ces dernières années en Belgique. Mais il tend à s’aggraver. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 500 médicaments qui sont en pénurie sur des périodes qui vont de quelques jours à plusieurs mois. « On a des pénuries qui peuvent être attribuées à plusieurs composants d’un médicament, explique Ariane Schnitzler, Directrice des achats chez Vpharma. Ça peut être sa matière première, son flaconnage, une autre composant que simplement le principe actif et ça vient du fait qu’actuellement, les productions sont mondialisées. Il y a souvent un seul site de production voire deux et dès qu’il y a un grain de sable dans les rouages, ça crée des pénuries et pas seulement au niveau de la Belgique mais au niveau international voire mondial. »
Résultat, sur les étagères, les trous se multiplient car toutes les catégories sont actuellement touchées et ça, c’est plutôt inédit. « On a les antibiotiques, on a les sirops pour la toux, les produits pour la fièvre, pour la douleur, pour les inhalations mais ce n’est pas que la situation de la production mondiale, c’est aussi lié à l’augmentation de la pathologie forte que l’on a connu ici en décembre. On a connu un pic jamais vu pour un mois de décembre. Le pic est passé et la situation tend à se normaliser. »
Un soulagement pour les pharmaciens qui ont dû faire face à pas mal de stress et ont dépensé beaucoup d’énergie pour trouver des substituts. « On se débrouille en faisant des échanges entre pharmaciens, sourit Hélène Gorria, Directrice du groupe Vpharma. On le fait souvent et la force d’un réseau comme Vpharma, c’est de pouvoir échanger entre les 48 officines qui constituent notre réseau. C’est aussi conseiller des médicaments alternatifs par rapport à la prescription, c’est téléphoner au médecin pour trouver ensemble des constructions pour servir au mieux le patient et le traiter finalement. »
Reste qu’être en permanence en flux tendu pose question. Le groupe Vpharma tout comme l’association des pharmaciens de la Province de Liège souhaitent donc une réaction au niveau européen. « On ne peut pas fonctionner avec des pénuries aussi large que ça sur des médicaments qui sont si courant. A ce moment là, étant donné que ça ne concerne pas que la Belgique mais aussi tous les pays européens, on demande que l’Europe puisse réagir et faire face à la situation et trouver des solutions plus structurelles. »
Et s’il n’y a, pour l’heure, pas lieu de s’alarmer, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke annonce tout de même ce mercredi, sa volonté d’interdire l’exportation des médicaments urgents et essentiels.
