A quand une salle pour les activités des sociétés locales de Plombières ? Depuis la fermeture en 2019 de la salle AMTF, les associations plombimontoises sont dans l’impasse. Des salles, il y en a à Montzen ou encore à Sippenaken mais plus rien au cœur de la commune. Mercredi soir, à l’entrée du conseil communal, ces associations ont montré leur mécontentement.
Ils ont crié leur colère, avec notamment des pancartes et des calicots. Ce mercredi soir, des personnes représentant les groupes de carnaval, le club de football, le club cycliste et d’autres associations de Plombières étaient massées devant la maison communale. Ces associations sont toutes privées de leur local : l’ancienne salle des marcheurs des Trois Frontières. Une salle rachetée en 2018 pour une bouchée de pain, 25.000 euros, par la commune et fermée un an plus tard par la même commune. C’était alors sous l’ancienne majorité.
Depuis lors, c’est la galère. Pourtant, la commune avait pris un engagement. "On est plusieurs sociétés à l’utiliser régulièrement en temps normal. Ici, la commune part du principe que la salle est très peu utilisée, trop peu que pour être conservée comme salle. Or il y a eu un contrat de vente qui stipule que durant 15 années, la salle doit maintenir une affectation culturelle et doit être mise à disposition des sociétés du village. Un engagement que la commune a pris, devrait respecter mais ne le fait pas. Plus d’une fois, on a essayé de communiquer avec des échevins ou autres représentants de la commune mais à chaque fois, ils évitent le sujet", lâche, furax, Thierry Collins, membre du Comité du Cortège du Carnaval de Plombières (CCCP).
La commune avait également achetée la salle contre la promesse de la rénover...mais rien n’a été fait. La salle s’est dégradée. L’avis négatif des pompiers a scellé son sort : la fermeture. Et quand on explique qu’il n’y a pas d’argent pour faire des travaux, les associations s’étouffent. D’autant que la commune souhaite finalement faire de la salle un magasin de seconde-main. "Il y a déjà un magasin de seconde-main à Hombourg, il y a les 3 R à Welkenraedt, je ne vois pas ce que ça apporterait d’avoir un en plus dans la région", estime Marcel Balaes, membre du Comité du Cortège du Carnaval de Plombières (CCCP). "Plombières doit avoir sa salle. Les autres villages ont chacun leur salle. A Montzen, on a carrément rasé la salle pour en refaire une alors que ce n’était pas prévu. Pourquoi ne pas refaire notre salle alors? Je pense même qu’il y avait nettement moins de travaux à réaliser", peste Henri Monnard, vice-président du club de carnaval Next Generation.
Du côté de la commune, on se défend de privilégier les autres villages, on met en avant les difficultés financières et le manque d’utilité réelle d’une salle. "Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, on a pris acte des engagements pris par l’ancienne majorité. Nous avons aussi pris connaissance du rapport de la zone de secours qui nous a dit que cette salle ne pouvait plus être occupée parce qu’elle n’était plus aux normes. Les travaux pour pouvoir la mettre aux normes étaient de minimum 450.000€. L’ancienne majorité voulait introduire la réaffectation de cette salle dans le cadre du PCDR (Plan communal de développement rural). Or la procédure pour obtenir des subsides prend de 10 à 15 ans. Nous, n’ayant reçu aucune plainte, aucune demande d’associations de Plombières, nous avons eu l’opportunité d’affecter cette salle à autre chose. Ici, nous avons eu l’opportunité avec un magasin de seconde-main. De toute façon, ça manquait d’activité dans cette salle. Pour donner un exemple, le jour du carnaval à Plombières, il y avait un chapiteau sur la place devant la maison communale. Même les organisateurs n’allaient pas dans leur salle", répond Lucien Locht, échevin des finances et président du CPAS de Plombières.
Soupers, soirées de pré-carnaval, ... pour ces associations locales, faute de solution, la débrouille restera le maitre mot. (Renaud Collette)