Ni courrier ni journaux dans votre boîte aux lettres ce lundi. C’est le résultat de l’action surprise menée ce matin par la centaine de postiers travaillant sur le site des Plenesses à Thimister-Clermont. Ils ont appris que la direction souhaitait réorganiser certains services. Une nouvelle qui ne passe pas du tout.
Audrey Degrange
9 services supprimés sur 110 sur le site des Plenesses, c’est ce que nous confirme la porte-parole de Bpost. Une communication faite vendredi dernier aux organisations syndicales et qui a fuité auprès des agents qui via les réseaux sociaux se sont alors organisés pour se croiser les bras dès 2h ce matin. "Nous avons effectivement rencontré la direction vendredi et on nous a présenté des résultats pas très bons, explique Laurent Nulluy, Délégué permanent SLFP – Poste. Quand les travailleurs l’ont appris, ils ont décidé de débrayer."
"On peut les comprendre, ajoute Christophe Romain, Délégué permanent CSC Transcom Postes. Autant de services, ça amène de l’inquiétude surtout chez les plus jeunes qui risquent de voir leur emploi mis à mal."
Une centaine de travailleurs, réunis en front commun, était présent sur le piquet mis en place à Thimister-Clermont. Véritablement assommés par la nouvelle. "C’est pas le remerciement qu’ils attendaient de l’entreprise. On fait quand même une croissance de 5% et donc les travailleurs ne comprennent pas pourquoi on supprime encore des services", poursuit le Délégué CSC Transcom.
"Ils ont peur et avec la crise financière, la Covid et les inondations que l’on vient de connaître, ils n’ont plus le moral et c’est compréhensible je pense", renchérit Michel Reiter, Secrétaire régional CGSP – Secteur poste Verviers.
Comment dès lors expliquer cette ré-organisation de Bpost?
"Quand on perd Amazone comme client, cela fait 80% de colis en moins, détaille Michel Reiter. Bpost veut faire des économies mais pas sur le dos des agents."
"On veut bien l’entendre, on veut bien le comprendre mais cela est très difficile à faire passer sur le terrain car les tournées vont encore être plus conséquentes, ça va être une charge supplémentaire pour les travailleurs et là ça n’est pas acceptable sur le long terme", insiste Christophe Romain de la CSC Transcom.
Une situation peu compréhensible donc pour les organisations syndicales, à l’heure où l’e-commerce ne cesse de se développer et que Bpost affichait hier encore des chiffres records. "Un comité de concertation d’urgence est prévu cette semaine et là on verra ce qu’il y aura comme négociations avec l’enreprise", conclut Laurent Nulluy, Délégué permanent SLFP – Poste
L’entreprise qui insiste aucun licenciement sec n’est à l’ordre du jour. Bpost poursuit sa transformation en Belgique et entend bien pérenniser ses activités.
Update: Le comité de concertation d’urgence serait remis à lundi prochain. S’il est bien maintenu à cette date, les organisations syndicales annoncent déjà qu’un piquet sera présent aux premières heures lundi...