Depuis les inondations, tous les services de secours et l’armée s’organisent pour nettoyer et déblayer les rues des nombreux déchets. A Pepinster, le temps semble s’être figé tant la tâche est immense. Tous les jours pourtant, une évaluation des priorités est décidée.
Audrey Degrange
Depuis 15 jours, tous les matins, le rituel est le même, c’est briefing pour les différents services de secours et de sécurité, dans ce poste de commandement mobile de la protection civile, installé sur le parking de l’administration communale de Pepinster. « Qu’est-ce qu’on fait ? On regarde les missions qui ont déjà été effectuées, celles qu’ils restent à faire, on se les répartit et on anticipe l’avenir en essayant d’établir un planning de reconstruction », détaille le capitaine Yannick David, Responsable cellule de coordination pour la Protection civile.
Libérer les rues des déchets et nettoyer encore et toujours, telles sont les priorités du moment. Une tâche qui semble sans fin. « On comprend bien la difficulté pour le citoyen. Il évacue une fois ses déchets, on passe les prendre et le lendemain, il y a un nouveau tas. C’est un travail qu’il faut refaire et refaire. »
Loin de se décourager, ces hommes assurent, mieux dès la semaine prochaine, ils avanceront encore.
« Les arrières de maisons qui se trouvent le long de la Vesdre et de la Hoëgne vont pouvoir également être déblayés par les différents services, précise Philippe Godin. De telle sorte qu’on puisse retrouver un visage convenable du centre et donc les travaux vont commencer dès lundi en partant d’Ensival d’un côté et de Theux de l’autre pour revenir vers le centre. »
L’intérieur de cette caserne, c’est celle de Pepinster. Ravagée tout comme celles de Limbourg et de Theux. Et pourtant, sur le terrain, des pompiers volontaires, parfois eux-mêmes touchés par les inondations, sont là. Tous mobilisés pour nettoyer aujourd’hui la cour de cette école. « Ce sont des missions que les pompiers savent effectuer en plus de leur fonction habituelle, note Fabian Quoidbach, Officier à la Zone de secours Vesdre Hoëgne et Plateau. Essentiellement des missions de nettoyage soit avec les lances à incendie, les camions-citerne et les rampes d’eau que nous utilisons ici dans les bâtiments et les espaces publics. »
Des pompiers qui peuvent également compter sur le soutien d’autres zones de secours. « On l’a vu pendant la crise, l’entraide entre les zones de secours de l’ensemble du pays est réelle et ici, on a eu des propositions d’aide notamment de véhicules car les nôtres ont été endommagés par les inondations. »
Un bémol relevé toutefois, celui de la gestion des déchets, jugée insuffisante par les citoyens, qui ne comprennent pas pourquoi la commune leur demande de s’en charger eux-mêmes. Commune qui rappelle que ce sont les assurances qui devraient payer pour les évacuer et que pour l’instant, c’est elle qui pallie à ce manquement.