300 h de travail et deux ans de déchéance, c’est une peine qui peut paraître légère en regard du réquisitoire extrêmement sévère qu’avait dressé le ministère public à l’égard de Jérôme Hardy, un jeune homme de 23 ans, accusé d’avoir tué involontairement un piéton, route Charlemagne à Thimister avant de prendre la fuite. Il avait requis un total de pas moins de huit ans de prison pour le chauffard au tribunal de police de Verviers qui jugeait l’affaire. Mais le tribunal a suivi le souhait de la famille de la victime.
Le 6 août 2018, vers 1h du matin, un homme, Frédéric Delhez, 35 ans, (le fils de l’échevin de Welkenraedt Albert Delhez) revient d’une fête à pieds, parce qu’il estimait avoir trop bu pour conduire. Les images vidéo projetées à l’audience sont terribles : on voit l’homme marcher tranquillement le long de la route, bien éclairée. Quand surgit une voiture à toutes vitesses qui le fauche et l’envoie dans les fourrés en face. Puis la voiture poursuit sa route comme si de rien n’était. Quelques minutes plus tard, une autre voiture revient sur place : c’est Jérôme et son père, qui ne semblent pas se préoccuper du sort de la victime. La voiture repart, puis revient sur place, juste avant les secours. 21 minutes se sont écoulées depuis l’accident. Il prétendra que c’est son père qui conduisait, et pendant le constat de police, s’endormira carrément dans sa voiture. Alors qu’il venait de tuer un homme
Devant le tribunal de police amené à juger l’affaire, le ministère public a eu un réquisitoire très cinglant à l’égard du jeune homme, que même ses amis traitent de fou du volant. Mme Philips avait souligné le profil inquiétant du conducteur, déjà condamné par deux fois pour alcool au volant et défaut de permis et d’assurance, et à qui elle ne trouvait aucune circonstance atténuante. « Il avait bu, roulait trop vite, et a fait preuve d’une lâcheté infinie. Elle réclamait 4 ans de prison pour l’homicide involontaire, plus 4 ans de prison pour le délit de fuite. Et 5 ans de retrait du permis.
La défense avait sollicité le sursis ou une peine de travail. C’était également le souhait de la famille Delhez, qui n’estimait pas nécessaire d’envoyer le jeune homme en prison. Il a donc été suivi par le tribunal qui a prononcé une peine de 300 h de travail, le maximum, avec obligation de la prester dans un milieu de soins de victimes d’accidents de la route. Il écope en outre de deux ans de déchéance et de 4.000 euros d’amende, sans compter les frais civils. (L.B.)