Quatre garnements, dont trois mineurs d’âge, ont bouté le feu dans un entrepôt de Malmedy. Volontairement ou par mégarde ? Un seul d’entre eux, le majeur, a fait en tout cas l’objet de poursuites devant le tribunal correctionnel pour incendie volontaire et a été reconnu coupable d’en être le co-auteur. Il écope pour cela d’une peine de travail de 120 h ou d’un an de prison ferme. Mais c’est surtout sur le plan financier qu’il sera lourdement sanctionné.
Le 22 octobre dernier, vers 10 h30 du matin, les pompiers sont appelés sur les lieux d’un incendie qui ravage un entrepôt situé chemin de Livremont à Malmedy. L’entrepôt, ainsi qu’une maison attenante et une voiture, une propriété abandonnée, sont complètement détruits par les flammes.
Très vite, une expertise établit le caractère volontaire de l’incendie, et quatre suspects sont tout aussi vite repérés. Il s’agit de quatre jeunes, dont trois sont encore mineurs, et le seul majeur de l’histoire, Ibrahim, n’a qu’à peine 18 ans. Ils avouent qu’en effet, étant de sortie la soirée précédente, et n’ayant aucun moyen de transport, ils décident de passer le reste de la nuit dans ce bâtiment qu’ils savaient abandonné. Le lendemain, au réveil, ils fument d’abord un joint avant de faire un feu pour, disent-ils, se réchauffer. Ils essayent d’abord avec différents objets, puis devant l’inanité de leurs tentatives, mettent le feu à des feuilles largement arrosées de white-spirit. Ce qui a pour effet de propager le feu à toute vitesse d’abord à la voiture, puis aux bâtiments, et les galopins ont pris la poudre d’escampette. Tous disent que ce n’est pas Ibrahim qui a mis le feu. Peut-être, mais il a prêté son briquet pour ce faire, et en plus il a filmé le début de l’incendie, ce qui fait de lui un co-auteur.
Acquittement réfuté
C’est d’ailleurs pour ça qu’il a été poursuivi devant le tribunal correctionnel, où la défense avait plaidé son acquittement du fait que ce n’était pas un incendie volontaire et donc criminel, et qu’Ibrahim n’avait pas posé d’acte positif.
Ce qui n’est pas l’avis du tribunal, qui estime qu’il a bien participé à la mise en place du feu, en prêtant son briquet et en filmant l’incendie. Et dans la vidéo, on l’entend d’ailleurs dire « on a mis le feu ». Ce qui implique qu’il a bel et bien participé à la mise en route de l’incendie. Pour cela, il écope d’une peine de travail de 120 h ou d’un an de prison ferme. Il devra en outre payer près de 1.800 euros de frais de justice, et 5.000 euros provisionnels sur un dommage estimé à 300.000 euros aux propriétaires des bâtiments détruits.
(Luc Brunclair)