Pêche interdite jusqu'au 4 septembre : les pêcheurs comprennent mais sont inquiets

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Conséquence directe de la sécheresse qui touche le pays en ce moment: déjà en vigueur depuis fin juillet, l’interdiction de pêcher dans de nombreux cours d’eau dont la Vesdre et l’Amblève a été prolongée jusqu’au 4 septembre, a annoncé hier le ministre Willy Borsus. Avec le manque de précipitation, les niveaux des rivières sont trop bas. Pour les pêcheurs, même s’ils comprennent parfaitement, c’est un coup dur.

C’est leur terrain de jeu habituel. Guy et Jean-Marc, pêcheurs de longue date, ont l’habitude de se retrouver au bord de la Warche. Cette année, la situation est grave. En l’absence de précipitations conjuguées aux fortes chaleurs, le niveau de l’eau est extrêmement bas. L’interdiction de pêcher en Wallonie a donc été prolongée jusqu’au 4 septembre.

De mémoire de pêcheur, Guy n’avait jamais connu pareille situation. "Nous sommes tous déçus, c’est certain. Nous pratiquons la pêche sportive : la pêche à la nymphe ou à la mouche sèche. C’est un sport qui se pratique dans cette période-ci. Et actuellement, vu que c’est interdit, nous sommes à l’arrêt. Mais nous comprenons absolument. Les rivières ne sont pas aptes à faire une bonne pêche à la truite", réagit Guy Grimont, membre du club de pêche « La Truite Stavelot-Malmedy »

Conséquence de ce niveau très bas : les poissons sont stressés. Ils cherchent des endroits où l’eau est assez oxygénée. Ils se regroupent. "Ils sont dans des courants assez forts en profondeur où là, l’eau est quand même plus fraiche. Si vous les pêchez, si vous capturez un poisson, vous allez le sortir de sa zone de confort. Vous allez le ramener sur les bords. Le poisson va donc passer de l’eau à une température bien plus élevée. Pendant le combat, il va également dépenser une énergie folle. Pour toutes ces raisons, ce poisson-là, quand vous allez le remettre à l’eau, il y a de fortes chances qu’il décède. Il n’aura plus les capacités et il n’aura pas assez d’oxygène dans l’eau dans lequel vous allez le remettre", explique Jean-Marc Schinckus, président de la Fédération Halieutique et Piscicole de l’Amblève.

Après la crise sanitaire et les inondations, la sécheresse renvoie une nouvelle fois les pêcheurs à la maison. Ce n’est pas sans conséquence sur l’écosystème des rivières et sur les finances des sociétés de pêche. "Tout le travail qu’on fait en amont où on élève des truites sauvages et des alevins sauvages risque d’être mis à mal par cette baisse d’eau et par les températures. Concernant les sociétés de pêche, on est quand même dans une région très touristique, tous les permis que l’on vend habituellement aux touristes, que ce soit des permis journaliers ou semainiers, on ne les vend pas. C’est un fameux manque à gagner", confie Jean-Marc Schinckus.

Des épisodes de sécheresse, les pêcheurs en ont déjà connu mais jamais aussi longtemps. Et ils en sont bien conscients, avec le réchauffement climatique, les interdictions de pêcher pourraient se reproduire. "On va devoir rediscuter et revoir certainement la réglementation et les périodes de pêche. Il y a des périodes durant lesquelles on ne pourra plus pêcher. On doit protéger nos rivières. Voir un peu aussi les déversements, remettre du poisson qui peut s’adapter. Nous n’aurons pas le choix", répond le président de la Fédération Halieutique et Piscicole de l’Amblève.

Les cannes sont rangées jusque début septembre. Les pêcheurs, eux, scrutent le ciel et les prévisions météo avec un seul souhait : voir la pluie arriver au plus vite.

Renaud Collette

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