Y aura-t-il un grand parc paysager de 27 000 hectares entre le Pays de Herve, les communes du Heuvelland néerlandais et les Fourons ? C’est en tout cas, on vous en parlait il y a peu, une volonté transfrontalière. Objectif : sauver les bocages. Parmi ces communes Aubel et Plombières. Le projet a été présenté à la presse mercredi après-midi. La candidature est à présent envoyée au gouvernement flamand qui a débloqué une enveloppe de 17 millions d’euros pour justement soutenir la création de parcs paysagers.
Des petites collines, des arbres fruitiers et des prairies fleuries délimitées par des haies. Bienvenue au pays du bocage. Un bocage qui ne connait pas les frontières. Ces lignes naturelles, c’est justement le point commun entre la région des Fourons, le Pays de Herve et le Heuvelland aux Pays-Bas. Trois régions qui forment le coeur vert de l’Euregio Meuse-Rhin. Cela représente un territoire de plus de 27 000 hectares....qui pourrait bientôt être reconnu comme parc paysager. C’est en tout cas le voeux de sept communes belges et néerlandaises, dont Aubel et Plombières, toutes unies autour d’un seul et même projet. Une coopération transfrontalière historique !
"Doublement historique peut-être parce que ce sont les Fourons qui mènent le projet! Aujourd’hui, les enjeux environnementaux, les enjeux climatiques, sont beaucoup plus importants que ces petites guéguerres qui sont terminées. On décide de travailler ensemble avec les Fourons, avec les Néerlandais", réagit Marie Stassen, bourgmestre de Plombières. "C’est un projet unique, important et transfrontalier. Si je prends l’exemple des inondations, on ne doit pas uniquement regarder notre propre commune. On doit également travailler avec les autres pour trouver une solution tous ensemble", complète Joris Gaens, bourgmestre des Fourons.
Coopération transfrontalière historique
Une union historique donc qui s’explique par la volonté de chacun de défendre, de sauver ce paysage bocager, affecté, par-delà les frontières administratives, par les mêmes défis urgents.
"On a les défis hydrologiques, la biodiversité. On est clairement le lien entre le Parc des Hautes-Fagnes et la Campine et donc on doit vraiment recréer, maintenir ce paysage écologique fait de haies, d’arbres particuliers, qui permet aussi cette migration animale dans notre région", explique Marie Stassen, bourgmestre de Plombières.
"Les défis sont nombreux. On parle de défis écologiques et sociétaux. Le territoire, le paysage est dessiné par les agriculteurs. Ils ont effectivement cet engagement au quotidien sur le dessin du territoire, l’entretien. Ils doivent en vivre. Or on se rend compte aujourd’hui que l’agriculture familiale est en danger. On doit avoir des réponses communes et pas simplement regarder sa propre localité. Il faut donc avoir une vision globale, c’est fondamentale", rapporte pour sa part Benoit Dorthu, échevin de l’agriculture et de la ruralité à Aubel.
Une plus value aussi pour l’Euregio Meuse-Rhin. "Nous avons déjà certains parcs naturels en Euregio Meuse-Rhin et donc nous allons pouvoir les relier entre eux. Ce qui permettra par exemple aux animaux de mieux migrer au sein de l’Euregio Meuse-Rhin. De plus, nous constatons que la nature a une fonction importante, systémique pour toute une série de sujets qui nous préoccupent. Pensons aux inondations. La nature peut nous protéger contre ce genre de phénomène. Si cette candidature est validée, nous allons pouvoir réfléchir ensemble à comment utiliser l’espace ensemble. Exemple : les rivières. Pour avoir un bon usage de l’eau, il faut avoir une concertation avec le pays voisin", explique Michael Dejozé, directeur Euregio Meuse-Rhin.
Candidature au gouvernement flamand
La candidature est désormais entre les mains du gouvernement flamand qui a débloqué une enveloppe de 17 millions d’euros pour soutenir la création de trois parcs paysagers. Trois candidatures seront retenues sur les sept dossiers enregistrés. Le caractère transfrontalier, y compris linguistique, pourrait peser dans la balance en faveur de la candidature « Pays du bocage sans frontières ».
Ne dit-on pas que l’union fait la force...pour préserver notre patrimoine naturel également. C’est en tout cas le message des porteurs de ce projet. (Renaud Collette)