Les photos de Luc Patureau nous offrent à découvrir des papillons ou encore des libellules dans leurs moindres détails, des photos qui ressemblent davantage à des peintures tant la matière est perceptible, un rendu obtenu ici grâce à la technique du High Key.
"Le but est de mettre en valeur la beauté de ces papillons et de ces libellules, en faisant abstraction de leur environnement qui dans le cas de ces animaux est souvent encombré. J’ai essayé d’adapter la technique du high key à la macrophotographie. Donc un fond blanc, je prends tout simplement un panneau blanc facile à nettoyer. Je le fixe derrière le sujet et puis je surexpose. Ce sont les deux grands principes du high key : le fond clair et la surexposition volontaire ».
Si le photographe a délibérément opté pour cette technique, le choix des insectes, sujets principaux de ses créations, ne doit lui non plus rien au hasard.
"Ce sont des organismes qui ont une texture extrêmement détaillée. Les ailes des papillons sont recouvertes de centaines voire de milliers d’écailles. Les libellules ont des réseaux de nervures extrêmement détaillés très fins comme de la dentelle et cela convient très bien à cette technique-là ».
Une fois les photos prises commence le travail de post traitement.
«La première chose, c’est de vérifier la balance des blancs pour avoir un blanc parfaitement pur pour l’impression derrière le papillon par exemple puis d’augmenter, dans la limite du possible en conservant un maximum de détails dans les structures des papillons et des libellules, le contraste tout en respectant l’équilibre des couleurs naturels ».
Depuis l’enfance Luc observe la nature. La photographie elle viendra un peu plus tard. Il étudiera la zoologie et enseignera la biologie pendant près 30 ans. Aussi ses créations artistiques sont le reflet de ses deux passions. Elles mettent en lumière des facettes insoupçonnées ici des insectes, insectes que l’on rencontre moins souvent que par le passé.
"Je tiens d’ailleurs à préciser que c’est malheureux qu’il faille fréquenter pour faire ce travail presqu’exclusivement les réserves naturelles parce que dans les milieux courants, les prairies, les champs, il y a une diminution très importante des populations de papillons et de libellules. ... Je le regrette amèrement parce que quand j’avais 10 -12 ans j’allais chez mon grand-père et dans la prairie d’en face il y avait des centaines de papillons qui volaient pendant la journée, ça ne se voit plus jamais maintenant ».
Les photos de Luc Patureau sont comme autant de traces d’une nature qui s’efface. L’exposition du « Blanc et des Ailes » est à voir à l’Office du Tourisme de Jalhay-Sart jusqu’au 5 mars prochain! (Abi)
