L’obligation du masque dès 6 ans crispe de nombreux parents. Mais qu’en pensent les enfants? Ce lundi, le masque était porté pour la première fois par la majorité des élèves de 1re et 2e anné primaire de l’école communale de Trois-Ponts. Après 2 heures, petit bilan:
"C’est naturel. Ça va, mais il fait chaud dans le masque", explique Elowenne Van Lancker, élève en 2ème année.
"C’est parfois bien et parfois moins bien. J’ai un peu marre de porter le masque, car ça me gratte un peu là", explique son camarade de classe en montrant son menton.
"Les enfants se plaignent peu, ce sont les parents qui ont peur"
« Les enfants ne se plaignent pas beaucoup, constate la directrice de l’école communale de Trois-Ponts, Claudine Lejeune. Ce sont les parents qui ont peur. Mais il faut faire confiance aux enseignantes. Ce sont des professionnelles, elles gèrent ».
Depuis le dernier comité de concertation vendredi, les directions d’école font face à l’incompréhension et la colère de certains parents: "Ce matin, on a eu un parent qui ne voulait pas que son enfant porte le masque. J’ai eu une discussion avec lui. Je lui ai expliqué les mesures prises. Je lui ai aussi fait comprendre que c’était à l’encontre de la circulaire de mettre son enfant à l’école sans masque donc il était un peu fâché. Mais cela s’est réglé. L’enfant a pu rentrer à l’école. S’il y a un problème avec un parent, il doit prendre contact avec l’administration pour les directives, les mesures à suivre, soutient la directrice. La loi dit "on doit porter le masque". Si on ne porte pas le masque, je pense qu’on est obligé de le renvoyer à la maison. Maintenant, les enseignants préparent les cours, envoient les cours... Donc chacun reçoit ce qu’il doit faire à la maison. Cela ne s’est pas encore posé comme problème, mais cela risque".
Des pauses dehors, sans masque
Des moments de pauses sont prévus par la Circulaire. Au cabinet de la ministre de l’Enseignement Caroline Desir, on précise qu’il ne s’agit pas de retirer le masque dès qu’on est assis en classe, mais bien de « pause ». A Trois-Ponts, on a choisi de permettre aux enfants de sortir régulièrement 5 à 10 minutes. Pendant que les enfants jouent dehors, les enseignants aèrent les classes. Une autre recommandation étant l’aération des locaux.
Pour les enseignants, ces pauses sont aussi salutaires pour l’assiduité en classe. Le port du masque est synonyme pour certains professeurs de difficultés pédagogiques. Notamment pour l’apprentissage des sons.
«À mon avis, en première année, cela entraîne des problèmes pour la lecture. Chez moi, chez les grands, il n’y a pas de problème. Mais je ne les comprends pas toujours. Parfois, ils doivent répéter plusieurs fois ce qu’ils disent pour que je puisse les comprendre", signale Nathalie Rhigi, institutrice en 5ème et 6ème année à l’école communale de Trois-Ponts
Pour le moment, peu de données existent sur l’impact du masque sur l’apprentissage de l’enfant. En Espagne où le masque est d’application à l’école dès l’âge de 6 ans depuis septembre 2020, aucune incidence significative n’aurait été relevée par les pédiatres et les psychologues.
(Au.M)