Plus de 500 militaires belges sont déployés en Roumanie et en Lituanie pour renforcer la défense des frontières avec l’Ukraine, dans le cadre du dispositif de l’OTAN. Parmi eux, de nombreux Lignards, casernés à Spa. Leur présence se veut dissuasive. Leur quotidien se partage entre sport, entretien du matériel, exploration de la région et exercices de combat.
Ils avancent, protégés par le blindé. Pour l’entraînement, un ennemi est retranché dans cette maison. Le combat urbain est fréquent en Ukraine. Ici, à Cincu, en Roumanie, les militaires belges s’y exercent. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’OTAN, renforce sa présence sur son flanc est. L’idée est de dissuader et d’éviter ainsi toute extension du conflit chez un des 31 pays membres, dont la Roumanie, pays frontalier.
Martin est Spadois. C’est déjà la deuxième fois qu’il est détaché dans cette base de l’OTAN. Une nouvelle base qui sera permanente. Progressivement, ces conteneurs vont faire place à des constructions, en "dur": "Ce camp est une véritable fourmilière. Elle ne cesse d’évoluer. C’est déjà beaucoup mieux que l’an passé".
"On est un peu en famille ici"
"Certains mois sont plus longs que d’autres, continue le Spadois caserné à Marche-en-Famenne. On va peut-être passer les fêtes sans notre famille, mais on sera avec la troupe. C’est un peu comme une famille. On s’entend bien".
"Je suis fier d’être ici"
En Lituanie, à Rukla, plus de 250 militaires belges sont aussi déployés. La majorité provient du 12ème de Ligne Prince Léopold – 13 ème de Ligne de Spa. Jephté est arrivé en août pour 6 mois. C’est la première mission à l’étranger de ce Verviétois. « Le bataillon avait tout mis en oeuvre pour que ça se passe bien. Sur place, on continue à s’entraîner. Du coup, ça se passe bien, explique Jefké. L’enjeu pour moi, c’est de défendre mon pays, ma famille, je suis fier d’être ici ».
4 avions russes interceptés la semaine dernière par nos F16
Un peu plus loin, à Siauliai, toujours en Lituanie, plus de 70 Belges – des pilotes, des mécaniciens, des assistants météorologiques, pompiers etc. - oeuvrent à la « police du ciel ». Avec leurs F16, ils sécurisent l’espace aérien des pays baltes qui ne possèdent pas d’avion de combat.
« Le but de nos équipes, c’est d’être prêt, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour pouvoir décoller dans les 10-15 minutes pour pouvoir intercepter des avions qui ne respecteraient pas les règles de navigation internationales, détaille Renaud, un pilote de F16. Cela peut être des avions civils ou des avions militaires, principalement des avions russes, qui n’ont pas leurs autorisations comme avoir un plan de vol ou via le contact avec le contrôleur aérien. Notre mission est alors de prendre des photos, de rédiger un rapport et décrire un petit peu ce qu’il s’est passé».
La semaine dernière, 4 avions russes ont été interceptés, dont un bombardier. Selon le pilote belge, tous ont eu jusque-là un « comportement très professionnel ».
La Défense recrute, rénove et achète des munitions
Pour parer à toute menace et toute crise à l’étranger comme sur le sol belge, la Défense ne cesse d’investir ces dernières années.« On a fait passer différents plans, soutient Ludivine Dedonder, Ministre de la Défense. Un plan par rapport au personnel, c’est important de reconstruire aussi de ce côté-là, parce que c’est le moteur d’une organisation. Un plan par rapport aux quartiers: on ne ferme plus de caserne, au contraire, on rénove les casernes existantes. Un plan d’investissements en matériel à l’horizon 2030. Il y a énormément de capacités qui sont acquises et qui, demain, le seront encore, et qui sont planifiées. C’est redonner finalement de la robustesse à cette Défense, qu’elle soit plus résiliente ».
Dans ce cadre, un nouveau bataillon d’artillerie de 380 personnes va être créé à Marche-en-Famenne en 2027.
(Aurélie Michel)