Le sapin de Noël trône, chez Christine, comme dans la plupart des maisons. Sauf qu’ici, un film de poussière s’y est déposé. « Les enfants voulaient absolument qu’on en mette un. Alors nous l’avons fait. Mais c’est un peu un mélange de Noël et d’Halloween avec les travaux »
Pour cette famille de sinistrés en Pré-Javais, les travaux, seulement, viennent de démarrer. Au rez-de-chaussée, il ne reste plus rien et, à quelques heures de fêter le réveillon de Noel, ils savent que rien ne sera pareil cette année. Pour la première fois, il ne sera pas question de rester bien au chaud et de profiter de sa famille. Pour la première fois pour eux, Noel se fêtera dehors. « Il sera dans la rue avec les voisins. On n’a pas le choix. On va tous se réunir en dessous des tonnelles qui sont installées depuis des mois et on va « fêter » cela entre nous ». Pour Christine pas question d’aller fêter cela ailleurs. « Ma fille habite quelques maisons plus loin et est aussi sinistrée et toujours dans les travaux. Mon frère habite une rue plus loin et c’est la même chose. »
Pour l’instant tous avancent à l’aveugle sans savoir de quoi demain sera fait. Mais les difficultés du quotidien subsistent toujours. Ils aimeraient pourtant pouvoir retrouver un peu de sérénité. « On commence nous-mêmes à faire les travaux car on ne veut plus rester dans la crasse. On a deux petits de 5 et 8 ans. Un est asthmatique, un est épileptique. On ne va pas rester comme ça éternellement. Pour 2022? On espère plus rien. À part se débrouiller par nous-mêmes. Espérer du gouvernement, on espère plus rien. On tourne en rond. On n’a encore rien eu et à chaque fois qu’on pose des questions on nous fait tourner en rond. On n’en pose même plus, on subit."
Leur voeu cette année ? Retrouver une maison confortable et être au chaud. Avec, déjà, cela, ils l’assurent, ils seront bien…