Samedi, septante-cinq ans après, une cérémonie commémorative a eu lieu à Montzen-Gare, là où se dresse un monument qui rappelle le bombardement de la nuit du27 au 28 avril 1944.
Comment les habitants de Montzen pourraient-ils oublier cette nuit?
Dans moins de cinq semaines, les Alliés débarqueront en Normandie et pour empêcher une contre-offensive allemande, toutes les liaisons avec l’Allemagne doivent être coupées. La gare de Montzen est un noeud ferroviaire stratégique entre la Ruhr et l’Atlantique.
"Nous étions tous plus ou moins prévenus mais c’est en sortant de la cave que l’on a vu l’apocalypse", se souvient Léon Baltus, secrétaire de la Fédération Nationale des Combattants-section Montzen.
Ce sont 1200 bombes que lâchent 144 avions anglais. Le raid se déroule en deux vagues. La première atteint son objectif, la gare, la deuxième transforme le quartier en champ de ruines. "Il se fait qu’il y a eu quelques bombes sur la gare mais le reste est tombé sur les maisons du quartier. La gare a été remise en service quelques semaines plus tard mais le quartier, il a afallu des années pour reconstruire", précise encore Léon Baltus.
Après ce bombardement qui aura duré moins d’une demi-heure, on dénombre 76 morts et 150 blessés. En 1946, quelques survivants du quartier érigent un mémorial aux victimes de cette catastrophe où ils placent une bombe récupérée dans les gravats. Aujourd’hui les rescapés de cette catastrophe se comptent sur les doigts d’une main mais les souvenirs sont intacts.
Louise Vanderheyden et Thérèse Vaessen-Habets avaient 9 ans en avril 1944.
A l’issue de la commémoration du 75e anniversaire de ces événements , une exposition rappelle aussi l’enfer de cette nuit d’avril 1944, comme un devoir de mémoire.
(B. Lousberg)