Il y a 4 ans jour pour jour, le policier theutois Amaury Delrez était abattu lors d’un contrôle routier la nuit, à Spa, en plein week-end de Formule 1. Quatre ans plus tard, il reste dans toutes les mémoires. Un hommage lui a été rendu ce matin. La famille, les collègues et les proches du policier tenaient à être présents. Un moment d’autant plus important que le procès de son meurtrier débutera dans six semaines.
C’était il y a 4 ans. La mort fauchait Amaury Delrez en plein travail... Amaury Delrez avait 37 ans, était marié et père de trois enfants.A Spa, personne n’a oublié le jeune policier. "C’était quelqu’un de très sérieux dans tout ce qu’il entreprenait. Mais en même temps, j’ai toujours dit que c’était un pince-sans-rire. On a eu beaucoup de fous rires ensemble. Je suis quelqu’un de très moqueur et lui était toujours très sérieux mais c’était justement le premier à répondre à la boutade par une autre boutade", raconte Sylvain Dohogne, inspecteur principal et chef du service roulage à la zone de police Fagnes.
Le temps n’efface pas le souvenir de cette tragique nuit. C’était la veille du Grand Prix de Formule 1. Une altercation dans un café, la police appelée en renfort, le contrôle d’un véhicule et puis tout dérape: l’un des passagers tire ne laissant aucune chance au policier theutois.
Un drame, une violence auxquels on ne s’attend pas nécessairement dans des plus petites villes. Depuis ces faits, certaines mesures ont d’ailleurs été prises. "Pour ce qui est des contrôles routiers, on a mis en place des systèmes de sécurisation. On a donc des collègues dédiés uniquement à la sécurité des collègues qui travaillent. Ca a été une petite révolution suite au drame qui s’est déroulé", explique Sylvain Dohogne.
Le procès du meurtrier présumé d’Amaury Delrez s’ouvrira début octobre devant la cour d’assises de Tongres, l’inculpé s’exprimant en néerlandais. Que s’est-il passé ? Pourquoi avoir tiré ? Le procès devrait faire la lumière sur une série de questions.
Pour la famille, les amis, mais aussi pour les policiers, ce sera une épreuve de plus à surmonter. "Au niveau de la zone de police, nous attendons vraiment une sanction exemplaire parce qu’on ne tue pas quelqu’un qui nous protège, qui a vocation de nous protéger et donc il faut maintenant vraiment être très dur avec ce type de personnage", répond Sophie Delettre, bourgmestre de Spa et présidente du conseil de la zone de police Fagnes.
"On demande aux policiers de prendre des risques pour exercer leur métier, pour protéger la population. Je pense qu’en retour, les policiers doivent savoir que, quand on porte atteinte à leur intégrité physique ou à leur vie, la justice est là pour les soutenir. Il y a aussi un message à adresser aux personnes qui auraient des intentions violantes vis-à-vis des policiers pour leur dire qu’on ne s’attaque pas impunément à un policier’", ajoute Thomas Danloy, chef de corps de la zone de police Fagnes.
Amaury Delrez était dynamique, sportif...Le 17 septembre prochain, pour la 4e année, c’est aussi en participant au challenge AMOS, le jogging créé en sa mémoire, que chacun pourra, à sa façon, lui rendre hommage.
Renaud Collette
