Cet homme est un sentinelle de la mémoire. Avant que ne commence la cérémonie annuelle du Mémorial Day au cimetière américain d’Henri-Chapelle, ce Verviétois fleurit la tombe du soldat américain qu’il parraine.
"C’est la seule façon de remercier ces jeunes gars qui sont venus mourir ici alors qu’ils ne connaissait même pas l’Europe", explique Jean-Marie Lacroix.
Chacune de ces croix porte le nom de l’un des ces GIs qui, pour la plupart, ont perdu la vie pendant l’avancée des forces américaines en Allemagne. 7.992 soldats américains sont enterrés ici, dans ces 23 hectares de ce cimetière militaire, créé en septembre 1944 sur le sol belge car il n’était pas question qu’un seul soldat américain soit enterré en territoire ennemi.
"Les familles pouvaient choisir si elles voulaient ou non rapatrier leur proche et plus de 40% d’entre elles ont préféré qu’il reste ici près de leurs frères d’armes", explique Amandine Jaunet, guide saisonnière.
Familles des morts et autorités américaines et belges assistent à cette cérémonie de commémoration. Dans les rangs, les vétérans se comptent désormais sur les doigts de la main. André Jamar s’est engagé à 19 ans comme interprète dans l’armée américaine quand celle-ci a libéré Verviers.
Cette commémoration est toujours ouverte aussi au grand public car s’il s’agit de rendre hommage à ces soldats tombés au champ d’honneur, il est essentiel de rappeler qu’ils combattaient aussi pour défendre la liberté et la démocratie face à l’extrême-droite qui avait alors pour nom le nazisme.
(B. Lousberg)