Frédéric S. et Jean-François N. ainsi que la ministre de l’Enseignement Marie-Martine Schyns, représentée par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont comparu mardi devant le tribunal de première instance de Namur. Les deux hommes, qui enseignent à l’Athénée Royal de Tamines, réclament l’arrêt de leur suspension provisoire décidée par la ministre en mai dernier pour avoir, entre autres, nui à la réputation de leur établissement.
La ministre Schyns a suspendu les deux professeurs depuis mai dernier, dans le cadre d’une procédure disciplinaire menée à leur encontre. Initialement prévue pour trois mois, la suspension est renouvelable une fois pour une période similaire.
"Ceci dit, je m’étonne qu’après près de 4 mois de suspension, aucun processus disciplinaire n’est en cours", a commenté Me Pierre Coetsier, avocat des deux enseignants.
Depuis 2014, Frédéric et Jean-François, professeurs nommés à l’Athénée Royal de Tamines mais aussi délégués syndicaux, dénoncent une série d’irrégularités au sein de leur école. Un bras de fer est engagé avec la direction de l’établissement.
Après une série de démarches, les deux hommes se sont adressés à des parlementaires, évoquant de probables dysfonctionnements dans la gestion comptable de l’établissement. La presse s’est emparée de l’histoire, ce qui a mené à une grève d’une partie des enseignants de l’athénée début mai.
Une procédure disciplinaire pour nuisance à la réputation de l’établissement a ensuite été lancée par la ministre à l’encontre des deux enseignants, qui ont été suspendus provisoirement.
En août, les deux professeurs ont introduit un recours devant le Conseil d’Etat pour annuler leur suspension. Pour accélérer le processus, ils ont également assigné en référé leur employeur, soit la ministre, devant le tribunal de première instance de Namur.
Lors de l’audience, Me Coetsier a notamment expliqué que les faits disciplinaires reprochés ne présentaient pas une "gravité telle qu’ils requièrent un écartement". Il a sollicité l’arrêt de la suspension provisoire. Du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles, on estime que seul le Conseil d’Etat est compétent pour répondre à cette demande. L’ordonnance est fixée le 31 octobre. (Belga)