Malmedy: quand le tatouage perd son éventail de couleurs

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Les salons de tatouage, déjà durement impactés durant la crise sanitaire, font face à un nouveau coup dur. Depuis ce mardi 4 janvier et l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation européenne, il leur est interdit d’utiliser 25 pigments de couleurs. Une catastrophe pour le secteur qui réclame d’urgence des alternatives. Exemple à Malmedy.

Audrey Degrange

Installé depuis 2011 à Malmedy, ce salon de tatouage et de piercing a plutôt pignon sur rue. Il est surtout le fruit d’une longue tradition familiale, Kika Riquet et son époux Max Briffoz tatouent depuis 20 ans. Créations originales, sur-mesure, en couleur ou noir et blanc, les tatouages se déclinent à l’envie ou plutôt se déclinaient car depuis ce mardi, les tatoueurs ne peuvent plus utiliser 25 pigments de couleurs. « Cette année, c’est d’abord tout ce qui est la gamme de rouge, explique Max Briffoz, Tatoueur chez « Tattoo Kika ». Donc le rouge, l’orange, le rose, le jaune et à partir de l’année prochaine, ce sera les bleus, les verts, au final ce sera toutes les couleurs. »

Fermé pendant 7 mois pour cause de crise sanitaire, c’est une nouvelle tuile pour le secteur qui ne comprend pas le sens de cette législation européenne qui veut bannir des composants jugés toxiques et donc nocifs pour la santé. «Ca fait depuis la nuit des temps que les gens se font tatouer et on n’a jamais eu aucun souci, je ne vois pas pourquoi ça commencerait maintenant, est-ce que le métier gène? C’est la question que je me pose », poursuit Max Briffoz.

Entre incompréhension et sentiment d’injustice, la profession tente tant bien que mal de trouver des couleurs dites alternatives. « Pour le moment, ils sont en train de regarder pour les fabriquer mais le temps qu’elles soient analysées, validées et conformes, combien de temps est-ce que cela va prendre ? s’interroge le tatoueur. Ici, on a reçu la nouvelle mais c’est en cours donc pour le moment, on ne sait pas encore avoir d’encres qui sont vraiment valables. Sans compter que tous les fournisseurs sont en rupture de stock.»

Encore peu informés, nombreux sont les studios qui ne savent pas s’ils peuvent accepter de nouveaux projets ou encore retoucher d’anciens tatouages avec ces nouvelles couleurs dont ils ne savent pas comment elles réagiront. A Malmedy, on pratique aussi le tatouage de reconstruction, cette absence des pigments essentiels est catastrophique. « On fait les reconstructions d’aréole après les cancers donc une aréole en noire et blanc ça ne fonctionne pas et les dames qui ont subit ça veulent quelque chose de naturel et là c’est impossible.»

A terme, l’encre noire pourrait elle aussi faire l’objet de restriction. L’inquiétude est donc grande dans le secteur qui a déjà lancé plusieurs pétitions pour tenter de sauver un art primitif devenu plus que populaire. Rien qu’en Belgique, on estime que près de 500 mille Belges se feraient tatouer chaque année.

 

 

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