La sécheresse n’en finit plus dans notre arrondissement. Depuis le début de l’été, le manque de pluies a des incidences directes sur les exploitations agricoles. A tel point que beaucoup d’éleveurs doivent nourrir leurs vaches à l’étable. Certaines ne sortent même plus, tant l’herbe est pauvre dans les pâtures. Plusieurs exploitations ont même déjà entamé les fourrages prévus pour l’hiver. Reportage à Reculémont, sur les hauteurs de Malmedy, chez Quentin Goffinet, agriculteur bio et vice-président de la FUGEA, Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs.
Parce que oui, c’est le paradoxe de cette fin d’été, alors que le soleil brille encore au firmament, et malgré les quelques pluies tombées ces derniers jours, les vaches reviennent manger à l’étable. Parce que la situation, dans les pâtures, est catastrophique depuis de très longues semaines. « On a une canicule depuis le mois de juin. Et si ici les bêtes peuvent sortir en journée, elles sont nourries à l’étable, matin et soir, quand elles ont faim », détaille l’agriculteur malmédien. Elle ne mangent plus en pâtures, parce que là, clairement, il n’y a plus rien. « On a fait deux fauches correctes, la troisième était déjà moins qualitative, et ensuite rien ne repousse. On entame dans certaines exploitations les réserves de fourrages prévues pour l’hiver. Chez moi il reste assez pour tenir encore un peu, mais c’est limite. Par contre pour la paille pour les litières il y en a assez », sourit, un peu jaune, Quention Goffinet, qui attend comme tous ses collègues que les ciel se déverse en quantité sur les champs et la nature. « Il y a bien eu quelques petites pluies, encore un orage cette nuit par exemple. Ca permet aux prairies de reverdir un peur, mais c’est très loin d’être suffisant », nous confie-t-il. Et si on parle de son exploitation de vaches laitières, il est aussi confronté au même problème pour ses récoltes, notamment de pommes de terre. « J’avais fait venir des ouvriers en début de semaine pour la récolte dans les champs, mais les sols étant trop secs on a dû reporter. On espère que d’ici la fin de semaine il aura plu en suffisance », conclut-il en scrutant le ciel, redevenu désespérément bleu et sans nuage. De là à entamer une danse de la pluie, Quentin Goffinet ne s’y est pas risqué, mais ce n’est sans doute pas l’envie qui manque! (O.T.)