Malmedy: débat virulent autour d'un projet d'héliport

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Un projet d’héliport, à Malmedy, suscite une forte mobilisation des riverains. Cet héliport, situé à quelques centaines de mètres du Centre hospitalier, doit servir au CMH, l’hélico du Centre médial héliporté. Mais aussi pour des déplacements privés. Outre son emplacement, en zone insondable, dans le quartier des Grands Prés, les riverains craignent une multiplication des vols derrière chez eux. Entre aide médicale urgente et vols privés d’un côté, et quiétude des habitants de l’autre, le débat s’envenime. Une pétition a été lancée, en ligne, elle avait reçu 115 signatures ce matin. Si les riverains ne s’opposent évidemment pas au CMH, c’est l’emplacement du (futur ?) héliport et son utilisation éventuelle par des privés qui posent question.

« Ce qu’on reproche, c’est d’abord que le dossier n’est pas très complet, il ne parle pas de l’utilisation privée qui en sera faite. Et par ailleurs il serait situé en zone inondable, à assécher, avec de la biodiversité. La zone inondable sert dans les vallées comme des barrages, pour lutter notamment contre les inondations. Qui, politiquement, aujourd’hui, peut prendre la décision d’autoriser l’implantation en zone inondable ?  », questionne Sébastien Bonnert, un des riverains qui se mobilise contre ce projet.

« Pourquoi mettre en avant ce partenariat public-privé dans le sens où à partir du moment où on éloigne l’héliport de l’hôpital on doit le brancarder pour le transport par ambulance, il faut stabiliser le patient, avant qu’il soit conduit à l’hôpital », analyse encore Sébastien Bonnert.

« La DGTA a refusé les autres sites »

Du côté du CHRAM, le Centre hospitalier Reine Astrid de Malmedy, partenaire dans ce projet, on estime que le lieu est adapté, à partir du moment où les normes européennes interdisent l’atterrissage de l’hélicoptère médicalise sur le site de l’hôpital, comme cela se faisait pourtant depuis des années. « Ce lieu nous a été conseillé par la DGTA, la Direction générale du transport aérien. Nous avons bien sûr étudié d’autres lieux qui n’ont pas reçu l’agrément de la DGTA, du côté de la piscine, le parking de Malmedy Expo et même sur le toit de l’hôpital, ce qui n’est pas possible », explique Jacques Remy-Paquay, président du Centre Hospitalier malmédien. « Moi, ce qui m’importe, c’est de sauver des vies. L’hélicoptère du CMH est toujours venu à Malmedy, et quand il atterrissait au centre-ville, sur le terrain de l’hôpital, il n’y a jamais eu une seule plainte. On estime que le CMH effectuera entre 50 et 80 atterrissages pour l’hôpital par an. Alors, se priver d’un équipement pareil, pour par exemple un accidenté de la route, un bébé grand prématuré ou un accident cardiaque, c’est clairement mettre la vie de personnes en danger », martèle Jacques Remy-Paquay.

« Que les riverains trouvent les 200.000 euros alors »

De son côté,  Roger Gehlen, administrateur-délégué du Groupe Gehlen, porteur du projet, pour le compte du CHRAM avant tout, toutes les critiques autour de cet héliport l’exaspère. « J’aimerais rappeler que c’est la commune qui m’a demandé il y a déjà longtemps si je ne pouvais pas m’associer au CHRAM, alors que j’avais fait une demande informelle pour quelques clients de My Hôtel », nous explique l’entrepreneur malmédien. « A l’époque j’avais dit oui, avec le montage financier que vous connaissez. Mais entretemps, après avoir acquis Le Roannay à Francorchamps et avoir remis aux normes l’héliport, moi je n’ai plus besoin de celui de Malmedy, mais comme je suis fils de fermier, je n’ai qu’une seule parole, alors quand la commune est revenue vers moi je n’ai pas mangé ma parole, mais je n’en retirerai rien. Les vols privés, s’il y en a, ce sera 15 ou 20 par an, surtout lors des Formule 1 « , nous confie Roger Gehlen, qui pourrait même se retirer de ce dossier polémique si les critiques virulentes se poursuivent. « Ce que j’ai vu sur les réseaux sociaux me touche beaucoup. De mon côté, j’essaye vraiment d’investir beaucoup dans la région, de réaliser de beaux projets, de valoriser la région, que ce soit à Malmedy, Stavelot, en région verviétoise, à Liège. Et chaque fois jamais contre l’avis des personnes. Pour moi, il n’y a aucun problème de me retirer du projet d’héliport , je vous dis que je n’en ai vraiment pas besoin. Ca peut être un plus pour moi, un plus pour My Hôtel , un plus pour Malmedy, surtout un plus pour l’hélicoptère médicalisé. Mais si toutes les personnes qui font mon procès sur ce projet-là, ça ne pose aucun problème de sortir hors de ce projet d’héliport et laisser ces personnes-là financer les 200.000 €. » (O.T.)

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