On en parle moins mais la commune de Plombières n’a pas été épargnée par les inondations des 14 et 15 juillet derniers. Les villages de Moresnet et de Sippenaeken ont été durement touchés avec des ménages inondés et des dégâts matériels importants. Mais grâce au bassin d’orage créé au niveau de Gulpen, le pire a sans doute été évité. Dès après le drame, la commune s’est montrée solidaire en envoyant du matériel et des moyens humains dans les communes sinistrées.
Hier soir, le groupe d’opposition URP a proposé que cette solidarité soit aussi financière en suggérant de réaffecter le subside réservé à l’asphaltage des derniers tronçons de RAVeL. « Nous proposons de suspendre l’opération d’asphaltage des derniers tronçons de RAVeL traversant la commune de Plombières et d’affecter le budget de 600.000 €, initialement prévu à la réhabilitation des zones sinistrées par les inondations du mois de juillet. Nous demandons également au Ministre Philippe Henry de reconsidérer la politique wallonne de subsidiation à la lumière des besoins créés par ces récents événements dramatiques. Consacrer à l’heure actuelle 600 000 € pour ce projet est un mauvais choix et témoignerait d’un détournement de l’argent public », a expliqué le conseiller URP Marc Belleflamme.
Indécent pour la majorité !
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour comprendre que la proposition du groupe Union n’allait pas être retenue par la majorité. « C’est non ! Utiliser les sinistrés à des fins politiques, c’est indécent ! On sait que certains d’entre vous sont contre l’asphaltage du RAVeL. Pourquoi alors ne pas proposer le subside de l’école de Hombourg ? Ou celui du site minier ? Ou encore celui du PIC avec la rénovation de nombreuses rues ? Evidemment que la Région wallonne va devoir faire des choix mais c’est à elle seule à définir ses priorités. Pas à la commune de Plombières », a expliqué la Bourgmestre Marie Stassen qui en a profité pour rappeler qu’aucun accord n’avait été donné pour une consultation populaire sur l’asphaltage du RAVeL. Une consultation citoyenne a été organisée via la CCATM et chaque partie a pu donner son avis. « Les communes sinistrées elles-mêmes sont déjà en train de songer à utiliser l’argent qui leur est alloué pour étendre le réseau de voies lentes avec de l’asphaltage », a encore indiqué la Bourgmestre.
« La situation interdit tout débat polémique »
Cette explication n’a pas du tout convaincu le conseiller Union Marc Belleflamme. « La situation des communes sinistrées voisines est telle qu’elle interdit tout débat polémique ! J’apprécie peu le procès d’intention que vous nous faîtes. Notre proposition est un signal à la Région wallonne. Il y a des subsides qui sont alloués à la commune et qui ne sont pas encore utilisés et des fins qui ne sont pas prioritaires. Nous voulons montrer à la Région wallonne que nous voulons bien nous priver de ces subsides-là et nous montrer ainsi solidaires financièrement avec les communes qui sont plus sinistrées que la nôtre ».