20 millions d’euros, c’est le budget exceptionnel dégagé en urgence en juillet dernier par le gouvernement fédéral, sous l’impulsion de la ministre de l’Intégration sociale, Karine Lalieux. Une enveloppe, destinée aux personnes sinistrées par les inondations et distribuée par les CPAS des communes touchées. Karine Lalieux était ce mardi dans notre arrondissement. Reportage à Limbourg.
Audrey Degrange
Karine Lalieux est une femme de terrain. La ministre de l’Intégration sociale le prouve encore aujourd’hui en prenant le temps de venir à la rencontre des travailleurs des CPAS et de leurs bénéficiaires. Apportant par la même occasion une bonne nouvelle, la seconde tranche de la subvention fédérale, dégagée en urgence en juillet dernier pour les inondations, est libérée. Ce qui représente, en tout, pour Limbourg 400 mille euros. Une aide financière ô combien utile. « L’ensemble des sinistrés a encore besoin d’aide parce qu’on est qu’au début de la reconstruction, rappelle Valérie Dejardin, la Bourgmestre de Limbourg. On sait que certaines assurances ne vont pas tout payer et certaines personnes ne sont pas prêtes psychologiquement à regagner leur logement. Il y a toujours des personnes sans chauffage donc oui, on peut dire qu’une grande partie, si par la majorité est encore aujourd’hui aidée. »
Chaque mois, des dizaines de dossiers sont introduits au CPAS. Alizée Rizzo a spécialement été engagée pour gérer ce fond et étudier les demandes. « ça peut être varié, détaille l’assistante sociale. Ça va de l’électro à l’installation de chauffage en passant par les voitures ou encore des réaménagements de jardin. On acte les demandes et elles passent ensuite au conseil de l’action sociale qui décide, en fonction de la situation de la personne, si la demande est favorable ou non, c’est vraiment du cas par cas. »
Ce cas par cas et ses justifications sont pourtant vécus comme une véritable injustice par cette Dolhaintoise qui peine à s’en sortir dans toute les démarches administratives. L’abattement a fait place à la colère. Un état d’esprit qu’elle n’a pas voulu cacher à la ministre. « Je vais me battre mais franchement il y en a marre, souffle Awatif Rifify. C’est arrivé le 14 juillet et je n’aurai mon expert que le 14 février 2022 donc je n’ai encore rien su faire dans ma maison. Oui, je suis en colère et ce, même si je comprends que je ne suis pas la seule. Je sais qu’il y a beaucoup de dossiers à traiter mais arrêter de toujours rajouter des barrières. »
« On sait qu’il y a beaucoup de complexité administrative, reconnaît Karine Lalieux. On sait que les assurances ne suivent pas même si elles font des progrès mais j’ai aussi entendu combien les aides du fédérales sont importantes puisqu’elle a pu avoir une voiture et c’est bien ce message que l’on souhaite faire passer : nous sommes aux côtés des sinistrés et si vous avez des besoins, allez vers vos autorités communales, elles sauront comment vous aider. »
Sauf que franchir les portes d’un CPAS est loin d’être évident pour de nombreux sinistrés. « C’est vrai qu’on a pas envie de s’identifier à la grande pauvreté, à la précarité et je le comprends mais en même temps quand on est dans une situation d’urgence, il vaut mieux aller vers le CPAS que de se surendetter et acheter à crédit une machine à laver etc alors que des aides sont là pour vous aider », poursuit la ministre de l’Intégration sociale.
Des aides rappelle Karine Lalieux qui seront disponibles toute l’année 2022. La visite de la ministre s’est ensuite poursuivie à Pepinster où là, plus de 600 mille euros ont été octroyés.