Marianne et André Pichot sont producteurs de lait bio installés depuis 40 ans à Halloux, sur la commune de Limbourg. Depuis ce vendredi, ils ont lancé un SOS via la plateforme de financement participatif, Miimosa, pour que les citoyens puissent les aider à remplir leur grange. La sécheresse de ces derniers mois a entamé leur réserve de nourriture et ils ne savent pas comment leurs vaches vont pouvoir passer l’hiver.
Audrey Degrange
"Ça n’a l’air de rien comme ça", nous montre Marianne Pichot. Mais cette balle de fourrage est l’une des dernières qu’il nous reste." Un fourrage qui aurait dû servir à nourrir les vaches cet hiver. C’était sans compter sur le soleil et la chaleur qui ont asséché les prairies. « Nous nous avons commencé à adopter une alimentation quasi hivernale avec tous les animaux depuis le 1er juin », explique Marianne Pichot, agricultrice. Les génisses sont revenues à la ferme car les prairies éloignées de la ferme n’avaient plus d’eau et depuis, on soigne en régime hivernal. »
Un régime hivernal qui oblige donc les agriculteurs à puiser dans leur réserve déjà bien maigre. « Nous avons fauché comme d’habitude au début du mois de mai et il n’y avait déjà pas beaucoup de boules par hectare. On a refait une coupe un mois et demi après, on eu quasi la moitié moins et ici, avec les quelques gouttes de pluie qui sont tombées, ce sera pour les vaches pâturer.»
S’ils ont déjà connu des épisodes de sécheresse, Marianne et André Pichot s’inquiètent de leur récurrence. En 2016, ils récoltaient encore 600 balles carrées d’ensillage, en 2019, seulement la moitié et cette année à peine 200. Fin de cette semaine, il ne leur restera d’ailleurs plus rien... ils vont devoir acheter du foin bio et surtout en trouver. « Les agriculteurs bio de la région vont certainement, vu la situation, garder le leur. Et ils vont peut-être le garder le plus tard possible pour les prix. Je pense qu’il risque d’y avoir de la spéculation. »
Pour l’heure, une balle de fourrage vaut 50 euros et nourrira 20 bêtes par jour. Marianne et André Pichot ont donc décidé de lancer un SOS via Miimosa, la plateforme de financement participatif espérant que les citoyens puissent les aider à remplir leur grange et tenir les prochains mois. « Quand on doit acheter au mois de janvier, on a déjà produit l’hiver donc on a un peu de réserve et février mars même si on impacte les liquidités ce n’est pas grave mais là on a beaucoup de mois et on veut vraiment garder l’équilibre dans le cheptel», conclut Marianne Pichot.
Et pour garder cet équilibre, 5000 euros, c’est la somme dont ces agriculteurs ont besoin.
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