Voici 4 ans, Mathieu Busch et Julien Thonon lançaient leur micro-brasserie, La Cahute. Installés dans un entrepôt sur la commune de Limbourg, ils se retrouvent aujourd’hui à l’étroit pour brasser. Depuis le lancement de la Vulpus, leur bière phare, trois autres sont venues étoffer la gamme. Pour se professionnaliser encore un peu plus, les deux brasseurs ont décidé de lancer crowdfunding.
Audrey Degrange
Amateur de bières, Mathieu Busch a toujours rêvé de créer la sienne. Entièrement autodidacte, c’est dans la cuisine de ses parents qu’il commence à brasser et sortir ses premières saveurs. Cette passion houblonnée, c’est aussi celle de Julien Thonon qui lui fait une proposition. "J’avais de la place à la maison. Du coup, je lui ai dit, on y va, on fait ça dans l’abri de jardin, comme ça on ne fait pas trop de crasses dans la maison et c’est plus facile, sourit Julien Thonon. Et c’est pour ça qu’on s’appelle "La Cahute" parce qu’on a commencé dans un abri de jardin."
La micro-brasserie est alors en route et l’aventure se poursuit à Dolhain dans cet entrepôt où la Vulpus, une ambrée les fait connaître. Depuis, d’autres recettes étoffent la gamme. "On a encore la Robète, une smasch avec un seul malt, un seul houblon 100% belge. La Brute, IPA pas trop amère, fort arômatique. Et la Razorback, plus typée avec un malt fumé à la tourbe", détaille Mathieu Busch.
L’an dernier, nos deux brasseurs ont sorti plus de 30 000 bouteilles. Une production tout juste en-dessous du seuil de rentabilité. Depuis 4 ans d’ailleurs, chaque centime est ré-investit dans le projet. Aujourd’hui, ils souhaitent s’agrandir et ont fait l’acquisition d’un deuxième entrepôt. "Ce sera juste la partie production donc elle sera exclusivement avec les cuves de fermentation, les cuves de brassage, la partie embouteillage et potentiellement encannage. Et l’entrepôt actuel va être réhabilité. Ce sera la partie stockage, accueil des clients, bureaux", révèle Julien.
"On pourra brasser plus de façon plus plus précise aussi, avoir des brassins plus constants, pouvoir aller, démarcher d’autres, d’autres secteurs et peut être commencer un jour à se payer, ajoute Mathieu. Et on pense tout doucement aussi à un autre format qui est la canette. Pouvoir proposer ça aux clients en essayant de leur montrer pourquoi c’est un format intéressant."
200 000 euros, c’est le montant de l’investissement. Une somme élevée mais nécessaire pour se professionnaliser encore un peu plus. Les deux amis ont donc besoin d’un petit coup de pouce. "On est dans la partie financement. On essaie de regarder un petit peu comment compiler ce gros gâteau donc il y a quand même une partie où on va avoir besoin des gens. Courant du mois d’octobre, on va lancer un crowdfunding et on aura toute une série de contreparties qui vont être intéressantes pour les gens, que ce soit des petits budgets jusqu’à des plus gros budgets. Mais on a voulu aussi que dans chaque contrepartie, il y a la possibilité de gagner un fût. Donc on va mettre un golden ticket, comme on l’appelle, où les gens pourront repartir avec un fût pour pour leur événement préféré."
Une manière sympa de sponsoriser une bière locale et artisanale dont les prochains arômes s’annoncent amers et les nuances noires.
