A Lierneux, le projet d’éolienne citoyenne ne verra finalement jamais le jour. Ainsi en a décidé la majorité ce mardi. En cause ? Le coût du rachat de l’éolienne à Luminus, jugé trop important. La commune a donc préféré revoir la convention qui la lie à l’exploitant et opter pour une nouvelle taxe. Une décision qui passe mal dans les rangs de l’opposition.
Audrey Degrange
Au lieu dit de Lambiester, sur la commune de Lierneux, Luminus exploite depuis trois ans maintenant, une production de 6 éoliennes, capables de fournir de l’énergie verte à 9200 ménages. En 2011, lors des négociations du parc avec la commune, une éolienne citoyenne avait été envisagée. Un projet aujourd’hui abandonné par la majorité car son rachat est jugé beaucoup trop cher. « Le prix que nous avons obtenu chez Luminus était de 4 millions 550 mille euros. Donc nous avons vu que ça devenait complexe, on s’est alors fait aider d’un comptable et d’un expert qui ont analysé les chiffres, détaille André Samray, Bourgmestre de Lierneux. Au fil du temps, ils nous ont déconseillé d’embrayer dans l’histoire. Et cela s’est fait en concertation avec le comité des membres fondateurs de cette éolienne citoyenne »
Une décision que regrette amèrement l’opposition. « L’actualité des derniers mois et des dernières semaines nous confirme qu’on avait la possibilité de pouvoir se réapproprier la production d’électricité, de développer un projet rentable qui permettait justement d’investir dans d’autres énergies alternatives pour les citoyens, fustige Fabrice Léonard, conseiller communal de l’opposition. De les aider au niveau de primes à l’isolation, à l’installation de chauffage plus efficient et maintenant il va falloir trouver d’autres ressources et je crains qu’on ne trouve une bonne solution. »
Un avis que ne partage évidemment pas André Samray car selon ses calculs, il n’y aurait pas eu de retour sur investissement. Il a donc préféré négocier avec Luminus une nouvelle convention qui permet à la commune de taxer chaque mat à hauteur de 17 214 euros. « Il y a deux volets dans la location. La partie fixe correspond à 100 mille euros de rentrée par an pour les 6 éoliennes, plus une partie à la production estimée au même montant, ce qui correspond à 200 mille euros. Une somme à laquelle, on vient ajouter 103 mille euros en plus de part la taxe qui vient d’être votée par an, indexée naturellement. »
Il s’agit donc d’une bonne opération pour le bourgmestre qui rappelle que les citoyens peuvent toujours, s’ils le souhaitent, investir dans les parcs éoliens de Luminus. Quant aux montants perçus par la commune, elle a déjà prévu de les ré-injecter dans l’installation de panneaux photovoltaïques sur l’ensemble des bâtiments communaux.