Le 8 janvier dernier, vers 1h du matin, la police et les pompiers de Lierneux reçoivent un appel d’un homme disant avoir tué sa mère et son chien ! Arrivés sur place, ils trouvent un homme, Alexandre Galler (32 ans) contemplant une caravane en feu dans laquelle est censée se trouver sa mère. Aux policiers et au juge d’instruction, il déclarera clairement qu’il a voulu tuer sa mère, d’abord en l’étranglant, puis en mettant le feu à sa caravane.
Devant le tribunal correctionnel où il avait comparu détenu pour cette double tentative de meurtre et incendie volontaire, il avait tenut pourtant un discours totalement différent. « Je n’ai jamais voulu tuer ma maman, juste lui faire peur. » Il expliquait que ce soir là, ils ont eu une dispute concernant de l’argent, et que sa mère s’est énervée sur lui. « Je n’étais pas bien ce jour là. J’avais pris en charge ma mère, alcoolique et déprimée, depuis le décès de mon père, et l’accumulation de problèmes m’a fait perdre le contrôle de moi-même. Je l’ai agrippée et secouée, c’est vrai, mais pas étranglée. Plus tard, toujours pour l’impressionner, j’ai mis le feu à un essuie vaisselle, que j’ai éteins. Puis je suis sorti, ne pensant pas que l’essuie se consumait encore. Puis j’ai vu des flammes, et j’ai appelé les pompiers. » Entre-temps, sa mère, prévenue par un détecteur de fumée, avait pu s’éclipser sans qu’il la voie.
Mme Herman, ministère public, s’était dite effarée par ce récit qui refait l’histoire à l’opposé du dossier. Pour elle, il ne peut y avoir aucun doute sur l’intention meurtrière. « Il regardait cramer sa mère, qu’il croyait à l’intérieur, et a déclaré plus tard qu’il avait adoré ce moment là . C’est un véritable danger public, qu’il faut mettre à l’ombre le plus longtemps possible. » C’est pourquoi elle avait réclamé 7 ans de prison.
Mais son avocat Me Van Nuffel avait plaidé un doute sur l’intention meurtrière, puisque c’est lui-même qui a appelé les pompiers. Pour lui, le prévenu a manifestement un problème psychologique, et ce n’est pas en milieu carcéral qu’on le règlera. Il plaidait donc pour un sursis probatoire.
Et il l’a obtenu, puisque la peine prononcée qui est de 5 ans de prison, est assortie d’un sursis probatoire pour 3 ans, soit à peine 2 ans de prison ferme. (L.B.)