En janvier dernier, le musée Baugnez 44 fermait définitivement ses portes. Des musées dédiés à la Seconde Guerre mondiale, il en reste quelques uns dans notre région. Ces musées sont la plupart du temps maintenus en vie grâce à des passionnés souvent bénévoles. L’Historical Museum situé à Ensival a ouvert ses portes en 1998 et contribue à sa façon au devoir de mémoire.
C’est au coeur d’Ensival, le long de la voie ferrée que depuis bientôt 25 ans l’Historical Museum accueille tous les derniers dimanches du mois des visiteurs curieux d’histoire. A l’origine de ce musée, une poignée de copains passionnés depuis l’enfance par la Seconde Guerre mondiale : Eric Tillmans et Christian Schweyen.
"On avait tous le même but, c’est de travailler en collaboration avec les gens qui nous apportent beaucoup de documents. Moi, je suis venu comme ça un jour par hasard parce que j’avais deux, trois trucs chez moi et j’ai demandé à Eric si cela l’intéressait et de fil en aiguille les choses se sont mises en place. Comme il avait une passion pour l’aviation et moi aussi, on a commencé à déterrer les premiers avions et cela fait 25 ans que cela dure!"
Aujourd’hui encore, Christian, Eric et les autres se retrouvent chaque semaine ou presque pour éplucher des documents et entreprendre des recherches sur des événements qui se sont déroulés dans la région durant la guerre, un travail de longue haleine qui souvent commence par des témoignages, des ouï-dire.
"C’est comme ça que ça part souvent, poursuit Christian Schweyen, le bouche à oreille. On a entendu dire qu’un avion était tombé quelque part. Puis, on essaye d’aller voir les gens. On rentre dans les cafés pour aller discuter et voir si les gens se souviennent de quelque chose. C’est ça aussi l’histoire, c’est de discuter, de rencontrer des gens et de parler avec"
Au fil du temps, une foule d’objets issus de dons, d’achats ou de fouilles ont été amassés; des fragments d’histoire, de vie comme autant de pièces d’un immense puzzle que ces passionnés tentent de reconstituer pour comprendre ce qui s’est réellement passé mais aussi rendre un visage et un nom à ces soldats et ce, peu importe la couleur de leur uniforme.
"On essaye un petit peu, je vais pas dire, de les remettre à l’honneur, c’est pas ça du tout mais comme tout le monde a une histoire, on essaye de raconter leur histoire voilà. Ce sont des gars qui sont venus de très loin pour se faire tuer ici et qui n’avaient rien demandé à personne. S’ils avaient su, ils ne seraient jamais venus. Aussi qu’ils soient américains, allemands ou n’importe quoi, cela n’a pas d’importance. Moi, je dis que derrière chaque gars, il y a une histoire et il faut la raconter!"
Aménagé sur deux étages, le musée compte aujourd’hui plusieurs salles où des mètres et des mètres de vitrines se suivent pleines à craquer de documents écrits, de cartes, de photographies, d’armes, d’équipements divers mais surtout d’objets personnels qui nous rappellent que ces soldats héros malgré eux étaient des hommes comme les autres.
"Le jour où nous, on ne sera plus là, ben je ne sais pas qui va raconter ces histoires..."
Quatre-Vingts ans plus tard, on découvre toujours des corps, des carcasses d’avions et autres munitions autant d’empreintes du passé laissées chez nous que Christian et ses complices se sont donnés comme mission d’exhumer dans le but de conserver le souvenir de ces hommes histoire de les garder en vie le plus longtemps possible pour ne pas les oublier! (Abi)