Ce qui impressionne dans ce vaste dossier d’escroqueries diverses examiné par le tribunal correctionnel, c’est le nombre de victimes qu’a pu faire en deux ans un Verviétois de 31 ans : 26 répertoriées au total, dont une qui s’est quand même fait délester de 24.000 euros ! L’homme qui comparaît détenu, risque 3 ans de prison.
Ce qu’on reproche à ce Verviétois sans domicile connu mais qui résiderait chez sa compagne à Seraing, est impressionnant : trois vols de GSM avec violence, une flopée d’escroqueries commises sous de fausses identités pour acquérir frauduleusement des GSM, des fraudes informatiques, qui lui auraient notamment permis de dérober 24.000 euros à un homme trop confiant en se présentant comme l’agent d’une grande banque, des vols de plaques d’immatriculation, l’usage de faux billets. L’homme présente par ailleurs un casier judiciaire chargé : 14 condamnations, essentiellement pour du roulage, dont la dernière en 2020 est d’un an de prison ferme pour entrave méchante à la circulation.
Une technique rudimentaire
Sa technique était finalement assez simple, sinon rudimentaire. Il repérait sur les réseaux sociaux ou sur des sites spécialisés des personnes désirant vendre un GSM. Il leur fixait un rendez-vous et soit leur montrait une photo d’un virement soi-disant déjà effectué, soit en encodant sur place un virement qu’il savait très bien qu’il ne serait pas exécuté puisque son compte était bloqué. Par trois fois, alors que la personne semblait douter de l’opération, il l’a bousculée et arraché le GSM des mains avant de s’enfuir, d’où les préventions de vol avec violence. Il nie cependant avoir fait usage de toute violence. A se demander pourquoi les victimes raconteraient ça !
Les préjudices oscillent entre 700 et 1.000 euros, car c’était essentiellement des I Phones qui étaient ciblés. Avec parfois des conséquences collatérales graves pour les victimes. Ainsi, l’une d’entre elles raconte à l’audience : « Si je vendais mon GSM, c’était pour pouvoir payer mon loyer. Après le vol de celui-ci, j’ai dû non seulement continuer à payer le prêt, mais je me suis retrouvée pendant onze mois à la rue avec mon petit enfant »
Des faux billets utilisés involontairement ?
Et l’usage de faux billets pour acheter diverses choses alors ? Il prétend qu’il ne savait pas qu’ils étaient faux. « Un seul, utilisé involontairement, ça peut passer, mais pas 17 » s’exclame incrédule Mme Wéry, ministère public qui réclame 3 ans de prison.
La défense de son côté conteste certaines préventions, dont celles avec violence, et souhaite pour lui un sursis probatoire. « Il a compris ses erreurs et tient à rentrer dans le rang » plaide Me Haumont. « Je n’aurais jamais escroqué personne si mon compte qui contenait 20.000 euros n’avait été bloqué je ne sais pourquoi » explique encore le Verviétois qui comparaît détenu. (Luc Brunclair)