C’est la patron lui-même d’un important concessionnaire Mercedes de la région germanophone qui avait déposé plainte contre son vendeur de voitures, Pascal (44 ans) domicilié à Eupen, pour une vaste escroquerie aux cartes de navigation GPS qui durait depuis 2014. Il avait découvert la supercherie grâce à un client venu lui donner, en l’absence de Pascal, les 240 € euros réclamés pour la fourniture de cette fameuse carte, alors que la voiture achetée était censée entre être équipée et comprise dans le prix d’achat. Ce que le patron a refusé en rendant l’argent au client, le détail a son importance.
En fait, l’astuce utilisée par Pascal était simple : il retirait du système GPS d’une voiture la carte de navigation, et prétendait ensuite la vendre en black, obtenue sur un marché parallèle, pour un prix plus intéressant que celle fournie par Mercedes. Mais qui arrivait finalement sur son compte en banque.
L’enquête qui a suivi cette plainte a permis d’identifier pas moins de 28 victimes de ce subterfuge. Ce dont Pascal a dû répondre devant le tribunal correctionnel.
Une défense abberante
Face à ces accusations, Pascal avait opposé une défense assez faible, qualifiée même de ridicule, d’aberrante et ne tenant pas debout par les parties civiles et le ministère public. Il prétendait ainsi que c’est pour le compte de son patron qu’il agissait de cette manière, qu’il était parfaitement au courant, et qu’il lui reversait les sommes obtenues. Si ce dernier admet qu’il a fermé les yeux sur la pratique de son employé concernant l’un ou l’autre véhicule qui n’était pas pré-équipé de cette carte, peut-être même un seul, les objections ne manquent pas pour contester cette accusation : pourquoi tout était payé soit en cash à Pascal ou soit sur son compte personnel, pourquoi le patron aurait-il dès lors refusé le payement du client qui lui a mis la puce à l’oreille, et surtout pourquoi aurait-il porté plainte au risque de se dénoncer lui-même ? « Parce qu’il voulait de débarrasser de moi » avait répliqué Pascal.
Des arguments qui ne tiennent pas la route, selon le ministère public qui réclamait 8 mois de prison. La défense, assurée par Me Barthemy, avait sollicité une suspension du prononcé. Ce que le tribunal a refusé, jugeant une peine de travail qu’il fixe à 80h plus adéquate. Ou alors, 8 mois de prison ferme.
(Luc Brunclair)