Sept mois après les inondations le Musée d’Archéologie et de Folklore ainsi que le Musée des Beaux-Arts sont toujours fermés et cela risque de durer encore un sacré bout de temps. Le travail ne manque pas et de nombreux bénévoles sont sur le pont pour apporter un coup de main aux membres du personnel pas bien nombreux qui administrent et gèrent ces espaces muséaux.
Le Musée des beaux-Arts et de la céramique de la rue renier est sens dessus dessous. Les parquets et tapis du rez-de-chaussée ont été arrachés. Les murs, désossés, n’ont pas encore fini de pleurer. Depuis sept mois, la vie du musée a été bouleversée. Ici, on travaille désormais à la sauvegarde et à la remise en ordre de marche de cet espace dédié à l’histoire et à la culture qui rouvrira, mais quand?
"Avant je donnais une date, précise Caroline Henry, la Directrice des Musées Communaux, mais maintenant je n’en donne plus parce qu’on travaille avec la cellule projet de la ville de Verviers pour voir avec eux comment pouvoir réouvrir et quels sont les travaux qu’on va pouvoir faire. Ces jours-ci, on a un agent technique qui vient nous aider et on fera des propositions au collège communal pour voir comment faire".
Le quotidien aujourd’hui c’est travailler de concert avec d’autres musées pour que des objets puissent quitter les lieux le temps d’une exposition. C’est aussi contacter des restaurateurs afin qu’ils puissent évaluer les dégâts. Isabelle Pirotte, est restauratrice indépendante, sa spécialité la céramique et le verre. Sa mission : réaliser après analyse, un premier constat sanitaire des pièces à restaurer afin d’établir des devis.
"Il y a pas mal de dégâts, nous avoue Isabelle Pirotte. Beaucoup d’encrassement qui s’est placé sous les pièces. Il y a eu de l’eau. Il y a eu aussi pas mal de bris et d’anciennes interventions qui ont lâché. Il y a aussi beaucoup de nettoyage à faire. Il y a des pièces plus fragiles qui ont absorbé les boues des inondations et qui sont tâchées et il y en a d’autres qui ont eu pas mal d’encrassement dans les fêlures et ça ce sont des pièces plus délicates à nettoyer. Sinon, il y a les traitements classiques de collage, de comblement et de reconstitution."
Ce sont ainsi des milliers de pièces qui aujourd’hui jonchent le sols en attente d’être nettoyées, restaurées ou simplement remises dans une vitrine ou conservées à l’abri dans une boîte. Point positif de ces inondations, selon la directrice des Musées, celles-ci permettent de faire l’inventaire complet des collections et la numérisation de tous les trésors qu’elles recèlent.
"Ça nous a permis de revoir des pièces qui étaient en réserve et donc on a fait des découvertes. On les identifie mais cela prend énormément de temps. On ne se rend pas compte mais le fait de retrouver les pièces par rapport à l’inventaire, de retrouver les bons numéros, de les numéroter, de les photographier, de les conditionner c’est un travail assez long et je pense que les gens ne se rendent pas compte, parce qu’on dit vous êtes toujours fermés mais c’est un travail énorme. La restauration, ça va prendre du temps et puis faut aussi trouver les budgets".
Ce musée créé en 1884 reprendra du service c’est sûr et pourquoi pas dans une nouvelle scénographie qui offrirait aux visiteurs une expérience interactive voire immersive davantage ancrée dans le 21e siècle mais pour rendre les musées vervietois à nouveau attractifs, il faut des moyens et la volonté politique d’y parvenir! (Abi)