Au Creaves de Theux "Le Martinet", comme dans les autres Centres de Revalidation des Espèces Animales Vivants à l’Etat Sauvage du pays, les pensionnaires sont nombreux en ce moment. Beaucoup de jeunes voir de très jeunes animaux lui ont été confié ses dernières semaines. Il faut dire que cette période d’ « après naissance » est toujours très délicate. Les oisillons tombés ou poussés hors du nid sont légion sans oublier les hérissons inlassablement victimes des tondeuses robots, comme nous le confirme Léa Christiaans, soigneuse au centre theutois :
"On a eu beaucoup de hérissons ces derniers temps, scalpés par les tondeuses robots, qu’il ne faut absolument pas passer la nuit. Voilà, il faut faire attention. Parfois c’est le visage, c’est une patte. Ce sont des animaux qui ont vite des asticots. Cela ne leur donne pas beaucoup de chances de survie quand ils ont ce type de plaies »
Mais tous les animaux qui arrivent ici ne sont toujours blessés ou malades, certains peuvent être victimes de notre envie de bien faire sauf que recueillir un animal n’est pas toujours une bonne idée!
"On reçoit parfois des animaux qui n’ont pas besoin d’aide mais étant au sol les gens pensent qu’il faut les ramasser, qu’ils sont en détresse mais bien souvent c’est pas le cas, nous précise encore Léa Christiaans. Si par exemple, c’est un oiseau, il a peut-être essayé son premier envol et ça n’a pas été mais voilà les parents ne sont jamais loin et souvent ils viennent le reprendre pour le remettre dans le nid… même chose pour les faons. On reçoit beaucoup de faons. Ce sont des animaux qui sont au sol quand la maman n’est pas là … et bon on peut quand même se dire que la maman a eu peur de nous et que c’est peut-être pour cela que le faon est tout seul ou qu’elle a été se nourrir tout simplement. C’est ça qui est important, c’est de réfléchir et de peut-être de poser la question avant de prendre un animal et de nous l’amener parce que c’est un traumatisme. C’est quelque chose qui va l’impacter pour sa vie future et c’est toujours mieux de le laisser ds son milieu naturel."
D’autant qu’en ce qui concerne les faons les toucher risquerait d’entraîner leur abandon par la mère à cause de l’odeur que nous aurions laissée sur eux. Sachez encore que détenir en captivité voir même recueillir chez soi un animal sauvage est un délit. Seuls les centres de soins et de revalidation agrées par la Région Wallonne sont autorisés à garder ces animaux. Aussi si d’aventure il vous arrivait de trouver un animal qui vous semble en détresse, Léa Christiaans - nous donne la marche à suivre :
"D’abord dans un premier temp, c’est de voir si l’animal est dans un milieu où il n’est pas en danger. Bien sûr s’il est sur une route, on le prend. On le garde. Mais s’il est dans son milieu. D’abord regarder si l’animal reste. Peut-être revenir quelques heures plus tard. Si c’est un oiseau voir si la mère vient le nourrir ou pas. Et puis, dans un deuxième temps, appeler un CREAVES, appeler un centre de soins pour dire voilà : "j’ai trouvé tel animal. Qu’est-ce que je fais? Est-ce que je l’amène? Est-ce que je le laisse?" Nous on sera alors plus avisés pour donner des conseils en connaissant mieux la situation."
Rappelons qu’ici on ne s’occupe que de la faune sauvage. Les animaux domestiques sont eux l’affaire de la SPA. Le centre de revalidation de Theux met depuis plus de 20 ans tout en œuvre pour permettre aux animaux de retrouver une vie normale. A force de soins prodigués 7 jours sur 7 par des soigneurs et une équipe de plusieurs dizaine de bénévoles , ce sont ainsi chaque année plus d’un millier d’animaux sauvages qui sont pris en charge par l’asbl. 65 pour-cents d’entres eux seront relâchés dans leur milieu naturel. Pour les autres, malheureusement c’est soit la mort soit la vie en captivité puisqu’un retour à la vie sauvage leur est désormais impossible. (Abi)