Dans le secteur de la petite enfance, on ne parle pas beaucoup d’elles ! Et pourtant, accueillante d’enfants, c’est un vrai métier ! On en compte 2 500 en Fédération Wallonie-Bruxelles mais toutes n’ont à ce jour toujours pas de statut. Or, ça change tout. " Ca nous assure un revenu stable chaque mois sans devoir paniquer si un enfant est absent pour une raison ou pour une autre. Un statut, c’est aussi l’assurance d’avoir des congés payés, d’avoir une pension et une prime de fin d’année ", explique Sunanda Royen, accueillante d’enfants à Dolhain depuis 2016.
53 ans nécessaires pour accorder un statut à toutes les accueillantes d’enfants !
Toutes n’ont pas la chance de Sunanda. C’est le cas de Gaelle qui travaille depuis dix ans comme accueillante d’enfants dans sa maison à Hèvremont après avoir été institutrice maternelle. Le statut d’employée salariée qu’on lui promettait il y a trois ans, elle ne l’a toujours pas. La perspective qu’elle arrive en 2025, pour elle et ses collègues, s’est éloignée un peu plus encore. " Nous avons appris que la Ministre de l’Enfance Bénédicte Linard voulait revenir sur des mesures qui nous avaient été accordées en 2018 ", explique Gaelle Lecomte.
1 600 accueillantes d’enfants attendent un statut… seuls 30 contrats salariés seraient accordés par an. Bref, il faudrait 53 ans pour que toutes les accueillantes l’obtiennent finalement.
Pas prioritaires pour la vaccination
Une autre inquiétude, la vaccination. Les accueillantes d’enfants ne sont pas considérées comme prioritaires. Au contraire des enseignants. Et pour travailler, le masque n’est pas indiqué. "Non parce qu’ils ont besoin de voir nos visages. On porte le masque pour le contact avec les parents. Un travail de désinfection des locaux est également indispensable et s’ajoute à nos heures de travail ", explique de son côté Martine Parotte, accueillante d’enfants également.
Après une journée de grève, elles reprendront le travail demain matin… Avec le sourire… Aujourd’hui, personne ne l’avait. (Manu Yvens)