Lieu de culte ou de méditation, les églises sont des témoins importants de notre histoire. Des points de repère dans le paysage. Voici 300 ans que l’église Saint Jean Baptiste de Membach fait partie de l’environnement de la commune de Baelen. Une église construite avec le goût du temps, sans véritable style architectural certes, mais qui a vu le jour grâce à la mobilisation des habitants désireux à l’époque d’avoir une certaine indépendance vis-à-vis de Baelen.
Le jusqu’au-boutisme des Membachois
" Ils font appel à deux experts de Goé qui viennent avec une horloge de sable. A la demande des paroissiens, ils partent du ruisseau de la Bach à la Boveroth et se rendent à l’église de Baelen en mesurant le temps. Ils font leur rapport devant notaire et disent qu’ils ont is à peu près une heure. En ajoutant toutefois qu’entre membach et Baelen, il y a des ruisseaux, des montagnes. Ces documents sont envoyés au curé de Baelen qui réfute en bloc les allégations des habitants de Membach", explique Camille Meessen, Passionné d’histoire.
Sauf que les habitants ne se laissent pas démonter et repartent de plus belle en croisade en argumentant d’un fait assez grave. A savoir le décès d’un habitant de Membach en l’absence d’assistance du curé de Baelen. Mourir sans la religion, c’est l’enfer assuré disait-on…
1722, l’année de la consécration
En 1720, l’abbé de Rolduc et son représentant le curé de Baelen signent alors l’autorisation de construire une église à Membach. Et c’est le 15 octobre 1722 que l’église est consacrée. Elle devient l’église Saint Jean Baptiste. L’histoire retiendra que c’est grâce au jusqu’au-boutisme des habitants que l’église aura vu le jour. A l’influence de certaines personnalités aussi. " A Membach, il y a la seigneurie de Cortenbach. Le seigneur des lieux Johann Lindenlauff a porté à bout de bras le projet des habitants de Membach en usant de son influence auprès des autorités à Bruxelles et auprès de l’abbé de Rolduc. C’est lui qui a ramené d’une foire de Francfort les ostensoires, ciboires et autres objets religieux dans ses valises", raconte encore Camille Meessen.
Une affectation autre que religieuse
Transformée, agrandie, restaurée, l’église de Membach a évolué avec le temps… Les dernières grandes transformations remontent à 1884. Aujourd’hui, elle n’accueille plus qu’une célébration eucharistique par mois. Et une poignée de fidèles qui ne peuvent financer seuls l’entretien et la conservation du bâtiment. "Avec cette diminution très forte des pratiquants, on envisage de faire autre chose que des célébrations dans cette église. Comme des concerts, des conférences, voire des séances de cinéma", explique Joseph Pirard, Président de la fabrique d’église de Membach.
Les membachois sont attachés à leur église… Pour sa dimension symbolique ou sacrée… Ce week-end, ils sont invités à fêter ses 300 ans d’histoire. (Manu Yvens)