Trouver des solutions pour permettre aux entreprises d’être plus résilientes et bas carbone au travers de l’économie biosourcée, c’est l’un des objectifs de l’asbl Valbiom. Ce mardi, elle faisait étape à Bütgenbach chez NaTextra, une plate-forme de services spécialisée dans l’extraction de végétaux. Une matière première de plus en plus utilisée dans l’industrie pour remplacer les énergies fossiles.
Audrey Degrange
Un modèle où la production des biens ne passe plus par les énergies fossiles mais bien les végétaux, c’est ce qu’on appelle l’économie biosourcée. Un concept encore confidentiel mais que l’asbl Valbiom tend à mettre en lumière. Face au réchauffement climatique et à l’effondrement de la biodiversité, il est temps de changer de paradigme et d’aller vers une solution plus durable. « On va arriver à une impasse et donc, il y a toute cette notion d’économie circulaire qui réfléchit à la manière la plus intelligente d’utiliser les énergies et les ressources. On doit être beaucoup plus économe finalement que ce qu’on fait actuellement. L’économie biosourcée permet d’avoir une ressource qui se régénère et c’est ça qui est intéressant », dévoile Bertrand Auquière, Directeur de Valbiom.
Cette biomasse, il faut pouvoir la valoriser. Depuis 3 ans, Valbiom mène des essais pour développer la filière du chanvre textile ou encore l’industrie du bois. « On travaille sur la valorisation d’un co-produit bien particulier que sont les écorces, détaille Pierre-Louis Bombeck, Ingénieur - Chef de projet Bois/Energie – Valbiom. Les écorces sont générées par toutes les industries de première transformation du bois comme par exemple les scieries. Donc, on imagine bien qu’un tronc qui arrive en scierie avant d’être débité en planches, on va générer toute une série de co-produit. Certains sont bien valorisés comme la sciure qui est transformée en pellets mais d’autres ont une valorisation qui pourrait encore être plus améliorée en venant extraire des molécules d’intérêt et c’est dans ce cadre là qu’on se penche sur la valorisation des écorces. »
Pour extraire ces molécules à haute valeur ajoutée, les entreprises peuvent compter sur Natextra, une plateforme d’extraction unique en Belgique qui possède une ligne de production moderne permettant d’obtenir des extraits sous forme liquide ou solide qui entreront dans la composition de produits sains et naturels. « On a des exemples de molécules qui peuvent rejoindre les compléments alimentaires pour être utilisées comme anti-oxydants dans les cosmétiques comme les crèmes anti-vieillissement, poursuit l’ingénieur. Ça va aussi dans des applications beaucoup plus larges comme des nouveaux bio-pesticides, de nouveaux produits de bio stimulation des plantes pour les aider à résister aux nouvelles sécheresses et dans des produits de commodité comme par exemple des agents de nettoyage anti-bactérien, des produits ménagers. »
A l’heure actuelle, plus de 35 mille plantes sont utilisées dans l’industrie pour un marché de plus de 50 milliards d’euros et la tendance ne fait que croître, les consommateurs mettant une certaine pression sur les industriels.« Le demande des clients se répercutent sur leurs exigences de production, c’est pour ça qu’ils sont de plus en plus à la recherche de ces molécules naturelles. Et en plus, quand on peut apporter la valorisation d’un co-produit qui est sourcé localement, c’est une valeur ajoutée tant sur la qualité mais aussi d’un point de vue marketing pour un producteur. »
Les solutions bio sourcée présentent donc un vrai potentiel et sont une réelle alternative à la transition écologique.