Un enseignant de 46 ans est poursuivi devant le tribunal correctionnel pour détention d’images pédopornographiques et exhibitionnisme, après avoir été dénoncé par sa propre épouse. S’il admet la détention, il réfute l’exhibitionnisme. Il risque quand même jusqu’à 30 mois de prison.
Albert (prénom d’emprunt) 46 ans, était marié avec Sandrine (idem) avec qui il a eu trois enfants, trois garçons. Etait, car elle s’en est séparée suite à la découverte faite par elle sur l’ordinateur de son mari de photos pédopornographiques. L’explication aux nombreuses heures passées dans sa cave où se trouvait son bureau, au point de complètement délaisser sa famille, soi-disant à cause de son travail, alors qu’il est enseignant. Chose rarissime, c’est sa propre épouse qui l’a dénoncé à la police.
C’est la raison pour laquelle Albert est poursuivi devant le tribunal correctionnel pour détention de matériel pédopornographiques, des milliers en tout. Il s’en explique : « J’en suis honteux. J’étais malheureux familialement, alors je me suis mis à consulter des sites pornographiques légaux, avant de glisser petit à petit vers des images illégales, au point que c’est devenu addictif. C’est une explication, pas une excuse. Je n’avais pas conscience du fait que derrière ces images, il y avait des gosses à qui on faisait du mal. Depuis lors, j’ai travaillé psychologiquement sur cette addiction ».
Mais en outre, il est également poursuivi pour exhibitionnisme devant ses enfants, car il se promenait volontiers tout nu dans la maison. Mais là, il récuse toute volonté d’exhibitionnisme. « On était très libre à la maison, sans tabou. Personne n’était perturbé. Il n’y avait rien de sexuel dans mon comportement, que je n’aurais pas adopté si mes enfants étaient des filles ».
Mort de honte
« Si, les enfants ont été traumatisés » objecte la partie civile. A la fois par son comportement, car il venait nu même à table et ça les gênait, et par des insultes au quotidien. Ainsi, entre autres, il disait fréquemment qu’il n’aimait que le chien. Et ils étaient stressés du fait qu’il passait des heures dans sa cave, ils se sentaient complètement délaissés. Même argument de la part du ministère public, qui réclame un total de 30 mois de prison et l’interdiction d’encore enseigner, et qui parle d’une personnalité problématique et inquiétante, qui minimise très fort les faits litigieux.
Mais pour son avocate, Me Berbuto, il a bien compris la gravité de son comportement et est mort de honte. D’ailleurs, il a été libéré tout de suite sous conditions, et suit un traitement adéquat. Il est déjà assez puni de ne pas voir ses enfants depuis deux ans. Il n’a commis aucun acte à l’extérieur, c’est d’ailleurs un prof respecté.
Après une expertise psychologique ordonnée par le tribunal d’ailleurs assez favorable, le jugement a été fixé dans un mois. (Luc Brunclair)