Commencé le 7 décembre dernier devant la chambre criminelle du tribunal correctionnel de Verviers, le procès à charge de Thierry Tiquet, accusé de l’assassinat d’une dame d’origine asiatique, devait se poursuivre le 8 février dernier.
Mais entre-temps, le 21 décembre, est intervenu l’arrêt de la Cour constitutionnelle annulant la loi correctionnalisant certains crimes jugés jusqu’alors par une Cour d’Assises. Cet arrêt en effet estime discriminatoire la mesure visant à correctionnaliser des crimes et pas d’autres, d’autant plus qu’il y a une différence sur les taux de peine à prononcer.
C’est pourquoi la défense, assurée par Me Reynders et Me Simonis, avait posé la question de la compétence du tribunal correctionnel. Celui-ci vient d’y répondre, dans un raisonnement juridiquement très technique, en estimant qu’il était valablement saisi du dossier, et que dès lors le procès pouvait se poursuivre devant cette instance à Verviers. Ce sera le 26 avril prochain, avec le réquisitoire et les plaidoiries. La Cour constitutionnelle a d’ailleurs rendu un avis interprétatif pas plus tard que le 9 mars dernier, disant que les juridictions saisies valablement avant le 12 janvier restaient compétentes.
Rappelons que le 1 octobre 2016, un promeneur, en l’occurrence Thierry Tiquet (52 ans), découvrait dans les bois de Pepinster le corps sans vie d’une dame d’origine asiatique, Anny Ku (40 ans). Visiblement, la dame avait été tuée soit d’un coup de couteau, soit par strangulation. Le promeneur, auteur de la découverte, était cependant immédiatement soupçonné, et arrêté.
Il s’est avéré en effet qu’il connaissait bien la victime, une amie proche, qui lui avait confié ses intentions de suicide. Et de confier qu’il avait assisté de loin au suicide de la dame, qui aurait d’abord planté un couteau en terre en se laissant tomber dessus, puis se serait étranglée elle-même. Une version assez invraisemblable, d’autant plus que le suspect avait un intérêt à la disparition de la femme, en conflit avec son ex-compagne, afin de récupérer celle-ci.
Devant le tribunal, Thierry Tiquet a continué à se prétendre innocent de ce crime. (L.B.)