A Verviers, ça y est, c’est officiel. Après deux ans et demi de travaux, le musée de la rue Renier rouvre enfin ses portes. L’occasion pour l’équipe de dévoiler des oeuvres parfois oubliées dans l’immensité des collections dont disposent les musées de Verviers.
Audrey Degrange
De la boue, l’obscurité et l’eau, il ne reste plus rien. Les salles d’exposition du Musée Renier retrouvent enfin la lumière. Les cimaises, leurs oeuvres. Le tout dans une scénographie inédite. « Moi, j’ai vraiment voulu montrer des oeuvres des deux musées vu que celui de la rue des Raines ne rouvre pas et aussi sortir des réserves certaines pièces qu’on n’avait jamais l’occasion de voir, explique Caroline Henry, Directrice des musées de Verviers. Donc, on est parti de l’idée de Jean-Simon Renier et la création du musée en 1884 donc la manière dont il avait acquis les oeuvres. Jean-Simon Renier aussi l’artiste et après, on continue avec Maurice Pirenne qui est le premier vrai conservateur du musée qui a répertorié, inventorié les oeuvres qui étaient avant lui et celles de son époque. »
Peintre-dessinateur, Maurice Pirenne avait réalisé cet inventaire sur ces fiches jamais exposées et qui servent toujours à l’équipe actuelle. Des pièces uniques en leur genre, on ne le sait pas assez, mais le musée en possède de nombreuses à l’image de ce Goltzius, seul chef d’oeuvre connu dans une collection en Belgique plaçant Verviers sur la carte du monde. «C’est dû aux grands industriels et même déjà à Renier qui a fait en sorte que les gens, après lui, continuent à donner leur collection au musée. Et donc, les grands industriels avaient beaucoup d’argent, avaient l’opportunité d’acquérir des oeuvres d’artistes. Par exemple, Hauzeur de Simonis aimait bien tout ce qui était peinture ancienne que Deru Jamoye, lui, préférait les peintures modernes, c’est pour ça qu’on a des oeuvres du 17ème – 18 ème, 19ème siècle et donc oui, on a des grands noms et ça fait plaisir », poursuit la directrice.
Plus aéré et moderne, ce nouvel espace ne sera pourtant que transitoire. « L’objectif, c’était de rouvrir le plus rapidement possible pour ne pas perdre le contact avec le public et pour rappeler qu’à Verviers, il y a de la place pour un musée et une ambition culturelle forte, indique Jean-François Chefneux, Echevin de la Culture - Verviers Maintenant, on sait que les murs dans lesquels nous sommes sont trop étroits et on a besoin d’un espace beau plus grand, c’est le projet Biolley qui est dans les cartons depuis très longtemps et qu’on a ressorti depuis plusieurs années et que l’on concrétisera dans le courant de la prochaine mandature. Un chiffre dit tout aujourd’hui on expose moins de 5% de l’ensemble de la collection verviétoise. »
L’idée sera donc de faire tourner ces échantillons en attendant le déménagement vers ce qui sera ce futur pôle muséal dont la maquette et le projet sont également à découvrir en fin de visite.