Prendre soin de la planète et tenter de la préserver, c’est tout l’enjeu de la Cop 26 qui se tient actuellement à Glasgow. Si l’on y parle réduction des gaz à effet de serre, il y est aussi question de développement durable et de transition écologique. L’occasion pour nous de nous intéresser à un fléau majeur : la pollution des océans par les plastiques. Pour tenter de l’enrayer, l’association The Seacleaners développe Le Manta, un bateau-usine capable de collecter ces déchets et les traiter. Une technologie soutenue financièrement par une entreprise bien connue dans notre arrondissement, le groupe minéralier Spadel.
Audrey Degrange
9 à 12 millions de tonnes de déchets plastiques déversés dans les océans par an soit 17 tonne à la minute, les chiffres ont de quoi donner le tournis. Pire, la tendance, loin de s’inverser, s’accélère. Selon l’Organisation des Nations Unies, si rien n’est fait pour la ralentir, il y aura plus de plastique dans les mers que de poissons d’ici 2050. Ce constat, le skipper Franco-Suisse, Yvan Bourgnon l’a lui même observé alors qu’il naviguait. En 2016, il décide de fonder l’association de The SeaCleaners. « J’ai eu cette malchance de faire le tour du monde et de naviguer au milieu des déchets plastiques, explique Fondateur et Président de l’association The SeaCleaners. Suite à ça, l’idée était toute simple. C’était comment on pouvait combattre la pollution des océans en agissant à la fois en amont sur la sensibilisation et les études scientifiques et en aval, en essayant d’aller collecter les déchets plastiques en mer. »
Il développe alors le Manta, un catamaran géant capable de collecter et valoriser en mer de grandes quantités de déchets. Pour le réaliser, il recherche des mécènes. Le projet séduit directement le minéralier spadois, Marc du Bois. « C’est un très beau projet, s’enthousiasme Marc du Bois, CEO de Spadel. C’est donc un bateau-usine qui va collecter tout ce qui peut traîner dans les mers et dans les océans avec une unité de recyclage à l’intérieur de son bateau avec un système de tri, de balles de plastiques qui vont être déposées au port au fil de sa croisière. Certes, c’est un bateau qui va d’abord naviguer à partir de 2024 sur des mers et des océans qui sont très éloignés des marchés sur lesquels Spadel est actif mais ce projet nous a parlé et aujourd’hui, on est un des plus gros mécènes de ce projet.»
Un million d’euros, c’est ce que le groupe Spadel a investi pour que ce navire hors du commun puisse voir le jour. Il sera capable de collecter 10 à 15 mille tonnes de déchets par an. S’il agit mondialement, Spadel est aussi attaché à ses sources et communes comme Spa et Stoumont. « On a aussi souhaité signer avec ces communes un partenariat sur trois ans, de manière a pouvoir co-créer avec elles des projets pour que ces deux endroits sont des communes 0 déchet sauvage. Et donc, des initiatives ont été prises tant à Stoumont qu’à Spa. A Stoumont, on est même allé plus loin en soutenant financièrement l’asbl le Fagotin qui était en faillite pour lui redonner un dynamisme et un élan. On est très content de pouvoir aider les communes avec lesquelles on est partenaire de développement », souligne Mar du Bois.
Cet impact qu’une société peut avoir sur l’environnement, le groupe Spadel y est attentif depuis 2010. Il est aujourd’hui le premier minéralier en Europe a être certifié neutre en carbone sur l’ensemble de ses entités et produits. Fin de l’année, il pourrait se voir attribuer la certification B-Corp pour ses effets bénéfiques sur monde, une première pour une entreprise agro-alimentaire en Belgique.