Les ventes et achats en live ont explosé durant le confinement et force est de constater que si le phénomène ne s’est pas renforcé il a tout du moins perduré et est toujours pratiqué par de nombreux commerçants. Ici, dans ce magasin de prêt-porter à Aubel, tous les jeudis de 19H30 à 22H, Caro et Cha jouent les prolongations et donnent rendez-vous à leurs clientes pour une vente en direct via les réseaux sociaux, une vente qui a des allures de défilé de mode, la décontraction en plus!
Caroline Broers nous explique comment tout a commencé : « On a commencé il y a deux ans et demi au début du confinement. On ne s’attendait pas à ce que ça prenne une telle ampleur. Et donc, on a continué parce qu’on avait beaucoup de demandes. Les clientes étaient chaque semaine au rendez-vous et une fois qu’on a pu rouvrir les boutiques on s’est dit : qu’est-ce qu’on fait? Est-ce qu’on continue ou pas? Et au final, on a continué et on a très bien fait parce qu’on a aussi créé une clientèle de lives. »
Déborah Hutschemackers est une cliente fidèle. Elle a vite accroché à cette nouvelle façon de faire du shopping.
"Le concept du live permet aussi de faire autre chose en même temps. J’ai, j’avoue, mon téléphone connecté et je peux préparer le souper, revoir les devoirs des enfants, faire d’autres choses tout en gardant le fil conducteur du live donc ça donne une certaine flexibilité. On peut le lâcher pendant 5-10 minutes et puis y revenir parce que, j’avoue, que c’est aussi un peu addictif. Quand on a commencé, on a envie de continuer et de voir la suite donc c’est très flexible comme format". "C’est vraiment le fait que ce soit régulier qui crée un rendez-vous comme certains, je pense, regardent un programme à la télé et bien moi, je sais que le jeudi j’ai le live de Be C. Je peux me connecter et le regarder."
« Ce qui se passe, poursuit Caroline Broers, c’est qu’on présente la sélection des tenues qu’on a faite pendant deux ou trois heures et les gens soit ils réagissent directement pendant la soirée et là, ils commandent mais on a aussi beaucoup de clientes qui nous regardent et qui viennent le lendemain ou le sur-lendemain en boutique parce qu’elles ont vu ça ou ça. Et puis, il y a aussi des clientes qui n’ont pas toujours d’idées pour assortir certaines pièces et donc le fait de les voir portées et que l’on puisse aussi un peu expliquer les choses… Moi, par exemple, je fais du 38-40. Ma collègue, elle, fait plutôt un 34-36 donc je pense que du coup chaque cliente s’identifie un peu soit à ma collègue, soit à moi! »
Pour Caroline ces ventes en live représentent un surplus de travail puisqu’après il faut gérer les commandes et éventuellement les envois mais c’est davantage une autre manière de faire du commerce et d’attirer le chaland dont elle ne peut faire aujourd’hui l’économie!
« Oui, confirme Caroline, c’est vraiment beaucoup de travail. Maintenant, je pense qu’on arrive à un moment où on ne peut plus se dire qu’on attend la cliente en boutique. Il faut vraiment qu’on aille la chercher, qu’on aille vers elle, qu’on lui donne envie de s’habiller. Oui ,c’est vraiment nous qui allons chercher les clientes! »
Depuis qu’elle organise ses ventes en direct et en ligne, Caroline Broers a pratiquement doublé son chiffre d’affaires. En Belgique, elles seraient plusieurs centaines de boutiques à s’adonner aux lives. Et si cette pratique ne remplace pas le shopping traditionnel pour certains magasins c’est clairement devenu un canal de vente supplémentaire à ne pas négliger! (Abi)