Il fallait s’en douter : le jugement rendu il y a une semaine dans l’affaire du crash du Mont Theux par le tribunal de police de Verviers est officiellement frappé d’appel par le Parquet. Il est vrai que les peines infligées au conducteur ukrainien du camion fou qui avait tué deux personnes en juillet 2015, et à son patron polonais apparaissaient comme fort indulgentes par rapport à ce qu’avait réclamé le ministère public pour un comportement jugé quasi criminel. La procureure avait en effet réclamé 2 ans de prison, 3 ans de déchéance du permis et 4.000 euros pour chacun d’eux, là où le tribunal n’avait infligé que 6 mois avec sursis au chauffeur, un an avec sursis au patron, et 3 mois effectifs de déchéance, et 1.200 euros d’amende. Un jugement qui n’avait pas très satisfait les parties civiles, et donc maintenant aussi le Parquet, qui a interjeté appel.
Rappel des faits de ce tragique accident : le 3 juillet 2015, vers 9h du matin, un camion chargé de bobines de papier, aborde la descente du Mont-Theux. Mais dans la descente, le camion s’emballe, les freins ne répondant plus. C’est à 90 km/h qu’il atteint le bas de la descente, mais ne peut redresser sa trajectoire lorsqu’il aborde le virage accentué sur la droite vers Theux, lui aussi en descente. Il va tout droit, écrasant contre la glissière une première voiture survenant en sens inverse, avant de verser dans un jardin situé en contrebas en entraînant une autre voiture qui sera écrasée sous le poids lourd. Le camion prendra feu à proximité de la maison des riverains.
Dans la première voiture se trouvait Vanessa Hansenne, une jeune Theutoise de 39 ans, et dans la seconde, Josephus Ravese, un septuagénaire domicilié à Seraing. Ils sont décédés tous les deux, tandis que le chauffeur, s’en tirait indemne.
L’expertise effectuée par l’expert du parquet avait été tout simplement effarante : il n’y avait plus aucune garniture sur trois des freins du tracteur, et était tenue sur le quatrième. « Il ne devait pas pouvoir circuler dans cet état » affirme l’expert.
Les parties civiles avaient été véhémentes, parlant d’acte meurtrier, de carnage, de convoi de la mort… (L.B.)