Si les Américains ont gagné la bataille des Ardennes à Bastogne, les Allemands l’ont perdu à la Gleize. Du 18 au 24 décembre, les combats ont fait rage dans la région entre troupes US et celles du lieutenant-colonel Peiper. Le 20 décembre, le commandant allemand y attend toujours du renfort et du ravitaillement en essence depuis Stavelot. Le garrot se renforce autour des soldats allemands.
Gérard Grégoire a 17 ans le 16 décembre 1944. Il rentre de Stavelot en vélo à la Gleize lorsqu’il aperçoit à l’horizon d’étranges lumières: "On ne voyait jamais ça. C’était l’attaque". Le lendemain matin, on voyait des gens qui venaient de Stavelot, de Trois-Ponts, de Malmedy et même d’au-delà et qui évacuaient en somme, qui partaient déjà et qui disaient "les Allemands reviennent." Les Allemands reviennent". C’est ça qui nous a alertés".
Avec d’autres adolescents, il s’enfuit à Huy en vélo. Il loge chez l’éclusier. Il y restera une semaine. Lorsqu’il revient à la Gleize, tout le village est détruit. "Il n’y avait plus que les cheminées qui se dressaient et autour il n’y avait plus rien".
La nuit du 23 au 24 décembre, le colonel Peiper s’enfuit de la Gleize avec 800 hommes. Derrière lui, il laisse une quantité invraisemblable de matériel. Dont les redoutables chars Tiger. L’arsenal allemand est démantelé par les américains. Tout sera fondu à Cockerill. Sauf le char qui trône devant le musée... "Il y avait une dame qui avait sa maison très amochée, elle avait un petit hôtel-restaurant et les Américains sortaient le matériel pour aller à l’explosion et elle est sortie de chez elle, et elle voit un char qui sortait de son refuge et elle a crié aux Américains: "Donnez-moi le char, vous aurez une bouteille de cognac" Et cela a marché!"