C’est une première dans l’arrondissement de Verviers. La Zone de Police Fagnes qui regroupe les communes de Theux, Spa et Jalhay est équipée depuis ce week-end de caméras-piétons. Un dispositif qui permettra d’apaiser les tensions en intervention. Il servira aussi à des fins judiciaires et administratives.
Audrey Degrange
Un petit boitier équipé d’une caméra. Voici, le nouveau dispositif qui vient compléter la panoplie du personnel de la zone de police Fagnes. Une bodycam installée au niveau de la poitrine et qui permet au policier qui l’utilise de la déclencher si le contexte d’une intervention devient tendu ou tout simplement s’il en ressent le besoin. «Ces caméras seront disponibles pour tout le personnel opérationnel de la zone de police, explique Nicolas Bouffa, Inspecteur principal et responsable du service intervention de la ZP Fagnes. Un inspecteur de quartier qui souhaiterait se couvrir en prenant cette caméra avec lui lors d’un dossier peut tout à fait l’utiliser tout comme les enquêteurs sur des perquisitions un peu délicates souhaiteraient garder une trace de la manière dont s’est déroulée cette perquisition pourront les emporter également. »
Au total, ce sont 20 caméras qui ont été budgétisées par les communes de Spa, Jalhay et Theux. 4 sont actuellement en test dans la zone. Un nouvel outil apprécié notamment pour son effet dissuasif. « A partir du moment où les gens savent qu’ils sont filmés, que tout est enregistré et peut servir comme preuve en justice, cela calme les ardeurs de ceux qui seraient tentés de provoquer l’incident puisque ça ne pourra pas être sorti de son contexte. Tout sera enregistré et conservé dans notre banque de données. »
Et les premiers retours sont concluants. Il faut dire aussi que ces caméras arrivent à point nommé à l’heure où les réseaux sociaux font de plus en plus état de violences policières. « Depuis des années, le public ne se gêne pas pour filmer les interventions des services de police mais coupe souvent les parties qui les dérangent. Grâce à ces caméras, l’entièreté de l’intervention sera remise en contexte ainsi que les comportements de tout un chacun car les sons sont également enregistrés. »
Se pose tout de même la question du droit à l’image. Il ne serait visiblement pas remis en cause. L’utilisation de la caméra étant aussi chaque fois bien précisé avant sa mise en route. « Les images ne seront utilisées que dans un contexte clairement policier. Il n’est pas question de diffuser ces images à des tiers si ce n’est ce qui est prévu par la règlementation concernant les caméras de police. Elles seront disponibles pour les autorités judiciaires qui en feraient la demande. Ainsi que tous les services et organes de contrôles de la police. Les policiers eux, ne peuvent visionner que leurs images. Il y a donc un accès restreint aux personnes qui peuvent consulter ces images et tout est bien encadré par la législation. »
Après un mois, les vidéos seront effacées. Sauf si elles sont attachées à un procès verbal leur validité sera alors d’un an.