En octobre dernier, trois zones de police de notre région décidaient d’interdire les randonnées cyclistes de plus de 500 participants sur leur territoire. Une décision qui a surpris de nombreux organisateurs dont Golazo Sports et Amaury Sport Organisation qui chapeautent notamment le Liège-Bastogne-Liège Challenge. Les rencontres se sont multipliées pour tenter de trouver une solution mais pour l’instant, c’est toujours le blocage.
Audrey Degrange
Manque d’encadrement, incivilité, régulateurs incompétents, les critiques fusent quant à l’organisation de certaines randonnées cyclistes. Principalement ciblées la Tilff-Bastogne-Tilff et le Liège-Bastogne-Liège Challenge organisés par Golazo Sports et Amaury Sport Organisation. «Depuis des années effectivement, on entend des remarques concernant l’encadrement de ces épreuves, confirme Sébastien Légat, Coordinateur Golazo Wallonie. On est bien conscient des faiblesses sur certaines zones du parcours et on veut vraiment y remédier. On sait également que sur des épreuves avec des milliers de participants, c’est relativement complexe, même très complexe sans le support et la coordination des autorités pour un encadrement optimal. »
Sauf que ce soutien, les zones de police de Stavelot-Malmedy, du Pays de Herve et des Fagnes soit 17 communes ont décidé de le limiter à des épreuves regroupant maximum 500 participants. «On ne comprend pas trop la position de certaines communes de la Province de Liège, parce ce que ce ne sont pas toutes les communes, par rapport à ce nombre de participants. Et pourquoi 500 ? Pourquoi pas un peu plus pour que ces organisations qui ont besoin de ces participants puissent continuer à exister ? »
Sans parler des retombées économiques et touristiques qui y sont liées. « On chiffre ça à environ 2 millions d’euros d’impact direct pour l’économie locale parce qu’on parle de milliers de participants qui viennent de l’étranger mais des épreuves historiques comme Tilff-Bastogne-Tilff ou la Flèche de Wallonie participent également à la promotion d’une région et donc le cycliste devient lui-même un ambassadeur de la région qu’il a apprécié et il va peut-être convaincre d’autres personnes d’y venir à un autre moment. »
6000 cyclo-touristes sont déjà inscrits pour l’édition 2024 du Liège-Bastogne-Liège Challenge et seuls 1000 sont Belges. Preuve que les côtes mythiques sont le coeur du cyclisme wallon qu’il faut encourager. « On sait que les services de police manquent de moyens, humains pour encadrer ces épreuves là, on veut vraiment être autour de la table avec eux pour analyser de manière approfondie un parcours comme L-B-L Challenge qui fait 265 km pour pouvoir cibler les zones dans lesquelles on peut être encore plus efficace. On est prêt à mettre plus de régulateurs, plus d’encadrement, plus de stewards sur ces épreuves là mais on a vraiment besoin du feedback des autorités pour nous dire à cet endroit là qui est problématique, on doit mettre tel dispositif en place. Ça marche très bien sur le Tour des Flandres, les Strade Bianche, le Paris-Roubaix Challenge, ça doit fonctionner ici aussi en Province de Liège ».
Au risque de voir la fin du cyclotourisme encadré sur notre territoire là où l’opportunité d’une véritable fête du vélo devrait primer.